Alors que Little Trebica s’apprête à sortir un coffret consacré au Quatuor Pražák que l’on attend avec impatience, voici un enregistrement Praga Digitals qui ne faisait pas partie du coffret « 30 ans de Paraga Digitals« .
Je crois que j’avais convaincu mon défunt ami Pierre Barbier, responsable de Praga Digitals, de l’art de Rafael Kubelík, lui qui était plutôt orienté Fricsay, Ančerl ou Neumann – il avait ainsi édité des concerts de Kubelík que je lui avais confiés : Das Klagende Lied et Die Ideale.
Je découvre donc tardivement cette édition du Songe d’une nuit d’été de Mendelssohn, sans doute l’enregistrement le plus célèbre de Kubelík, avec peut être son disque Haendel et son intégrale Mahler. Contrairement à ce que l’on pourrait penser les enregistrements pour DG étaient de grande qualité sonore, qualité qui ne se retrouvait que rarement dans les différentes éditions LP ou CD (ses Mahler sans basses, ses Dvořák – hormis les symphonies – étriqués, ses Gurre-lieder manquant de définition, etc.). Et c’est toujours un bonheur de se rapprocher des bandes originales lors de rééditions soignées.
Je pensais connaître cet enregistrement par cœur depuis l’acquisition du vinyle il doit y avoir près de 50 ans… Kubelík était un non seulement un génie musical comme nombre de ses confrères, mais surtout un véritable artiste au sens le plus noble du terme. La finesse des timbres qui nous est rendue ici permet de suivre l’interprétation comme si l’on était dans la salle d’enregistrement. Outre le fruité des timbres on appréciera la finesse des traits aux cordes – ancien violoniste de haut niveau, c’était un maître des cordes.
C’est pour moi la meilleure version de cette œuvre – pour ergoter, on pourra ne pas apprécier le timbre de la contralto Ursula Boese et regretter que le meilleur chœur symphonique qui soit – celui de la Radio bavaroise – manque un peu de définition.
En plus, c’est couplé par Die erste Walpurgisnacht dirigée par Masur, qui était à son meilleur dans Mendelssohn.