Jonas joue Antonin

Nelahozeves – Maison natale

Le titre fait un peu familier mais c’est ce que l’on ressent à l’écoute : on a l’impression que notre pianiste parisien est plutôt né du côté de Nelahozeves…
On connaît peu à l’Ouest de l’Europe les compositions pour piano du grand tchèque. On rappellera que celui-ci, réclamé dans un sondage auprès des professionnels américains pour diriger le Conservatoire de New-York, n’arrêtera pas à l’avance d’embêter Donald en utilisant pour ses musiques de son séjour américain des mélodies noires ou indiennes.
On l’a entendu avant-hier dans ce programme : quelques pièces sont un peu ‘professionnelles’, les autres, à cause de son talent mélodique exceptionnel, peuvent agacer dans leur tonalité parfois ‘pépère’ et pourtant on adore cette musique et on ne s’est d’ailleurs pas ennuyé une seconde.
Curieusement, il donnait son récital sur un Pleyel de 1911, alors que ce disque est enregistré sur un Paulello 102. Je ne suis pas fan de ces pianos un peu clinquants dans l’aigu, ni des instruments anciens, mais le vieux Pleyel tenait assez bien l’accord comme on dit et le Paulello m’a ravi cette fois.

Bref, c’est à mon avis un des disques de l’année : faire preuve d’une telle finesse de toucher, d’une telle empathie avec les partitions, avec bien sûr une technique irréprochable – c’est plus remarquable que de jouer à toute vitesse le Vol du bourdon (mais je l’aime bien aussi, elle…).

L’Humoresque n°7, la pièce la plus connue résume à elle seule les qualités de notre professeur du CNSM : pas un effet, une couleur un peu sollicitée ou de pâmoison.
J’ai comparé la Mazurka op.56 n°5 avec la version des années 80 d’un pianiste tchèque alors réputé, Ravoslav Kapil (sur le Bösendorfer du compositeur) – je ne veux pas être méchant…
Écoutez la piquante 4e Humoresque op.101, la poésie des Impressions poétiques justement, ou la suite op.98, écrite en une semaine, plus connue dans sa version orchestrale op.98b sous le nom de « Suite américaine » tout le reste est à l’avenant.

Un des disques de l’année, pour sûr.

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