Il y a eu finalement peu d’enregistrements intégraux des mélodies de Gabriel Fauré et c’est la première réalisée par une même voix masculines (avec quelques transpositions).
Rappelons quelques enregistrements d’anthologies de mélodies de Gabriel Fauré par des voix masculines : Albert Viau, Charles Panzéra, Camille Maurane, Dietrich Fischer-Dieskau (2), Gérard Souzay (2), Jacques Herbillon, Bernard Kruysen, Thierry Felix, Wolgang Holzmair, Tom Krause : en 80 ans, c’est relativement peu.
Les interprétations réussies de mélodies françaises par des artistes étrangers dans le répertoire de la mélodie française sont bien rares. Certaines me sont même insupportables, tant j’estime que la qualité de la diction est ici indispensable (mais cela vaut malheureusement aussi pour quelques artistes français) – une exception célèbre : Maggy Teyte, par exemple dans les mélodies de Debussy.
En écoutant ce triple album, j’ai donc fureté dans des interprétations passées. Outre le fameux Charles Panzéra si vivant, j’ai pu apprécier le merveilleux Camille Maurane ainsi que l’élégant Jacques Herbillon – très beau piano de Thédore Paraskivesco,
Cyrille Dubois ne déçoit pas, comme dans un précédent récital Franz Liszt. One ne sait qu’admirer, la beauté du timbre, la qualité de la diction, le sens de la phrase, les nuances, parfois une suavité saisissante, avec la belle complicité de Tristan Raës.
On n’est pas forcé d’écouter les trois CDs à la suite. Les mélodies françaises sont un monde qui se visite avec grande attention, surtout celles de Gabriel Fauré. Ici pas vraiment de « tubes », sauf peut-être L’invitation au voyage d’Henri Duparc; alors, je conseillerais au néophyte de commencer l’écoute par Au bord de l’eau op.8 avant d’aborder tant de beautés.