Indispensables de Diapason : Kubelik – Mahler 5

Indispensables de Diapason : Kubelik – Mahler 5

Indispensables de Diapason - Kubelik -Mahler 5
Indispensables de Diapason – Kubelik -Mahler 5

Un grand merci à Jean-Charles Hoffelé d’avoir pu sélectionner cet enregistrement pour l’excellente série des « Indispensables de Diapason ». (Excellent commentaire dans Diapason)
Il s’agit d’un enregistrement donné au Festival de Hollande, d’après Jean-Charles Hoffelé le 16/6/1951.

——————————————–
Cette même 5e avait été éditée par Thara il y a des années et mentionnait la date du 21 ; ce que corrobore la liste des concerts Mahler du Concertgebouw consultable sur le site de la fondation Gustav Mahler des Pays-Bas… et le même bruit à 4’46 de l’adagio.

———————————————
La dernière interprétation de cette symphonie par Mengelberg date du 15/5/38, soit treize ans auparavant.  Rafael Kubelík, d’après nos tablettes forcément incomplètes, n’aura dirigé que sept fois cette symphonie : avec Chicago en 1950, Vienne en 1952, Berlin en 1961 et 3 fois avec son orchestre de la Radio bavaroise : 1970, 1971 (Studio – DG) et 1981 (Audite).berlin-1961[1]

Avec le Concertgebouw, [premier concert, après son émigration de Tchécoslovaquie en 1948, le 16/1/49], il aura dirigé en tout 30 concerts Mahler de 1952 à 1963. On en a récupéré une excellente 8e et une sidérante 4e avec E. Ameling (mais une 2e ratée).

Malgré la tradition Mengelberg (471 concerts Mahler de 1902 à 1940…), l’orchestre n’est pas aux standards actuels : nombreux menus problèmes d’ensemble, d’articulation, d’intonation, que l’on ne retrouvera pas par exemple dans le live de Munich de 1981. L’interprétation est tendue, âpre, dans des tempi assez rapides que Kubelík élargira au fur et à mesure des années. On appréciera notamment la clarté polyphonique, sans que les détails ne nuisent à l’ensemble. J’ai réécouté ce concert avec beaucoup d’émotion : aucun autre chef – même pour les meilleurs récents – Nott, Fischer… – ne nous fait vivre ainsi l’œuvre. L’Adagietto est à pleurer de beauté, alors que rien n’est sollicité.

A rapprocher, dans une œuvre certes plus faible, de sa 7e de Chostakovitch, donnée elle aussi en 1950.
chosta7[1]

 

 

Mahler par Kubelík

Je ne dirai pas que pour moi Kubelík était le plus grand chef d’orchestre de la 2e partie du XXe siècle (avec HvK parfois) et sans doute le meilleur interprète de Mahler – mais je le pense très fort…
Un survol – personnel – rapide :
Lieder Eines Fahrenden Gesellen (DG) : écouter Böhm puis Kubelík…
Kindertotenlieder : On en a 3 versions de concerts, la filiation Walter est évidente.
Klagende Lied : on a sa seule version de concert, qui dépasse de loin toutes les versions officielles.
Das Lied von der Erde : la réédition d’un concert chez Audite la situe au niveau des Walter, Klemperer, Bernstein (pas de Das KnabenWunderhorn)
1e : Que ce soit Vienne, RAI, ou Munich : les meilleures versions après Walter.
2e : DG et Audite – mais on a un live à Munich de 77 qui surpasse tout
3e : Un grand trip dans la version live chez Audite
4e : La version DG avec son épouse Elsie Morison est bien mésestimée, mais le live Concertgebouw / Ameling de 1963 est au firmament.
5e : Celle-ci donc, mais je préfère pour une fois la version studio chez DG.
6e : Il ne l’aura dirigé que 2 fois : en concert (Audite) et quelques jours plus tard chez DG… C’est mieux – quoiqu’on en dise – que le récent concert de Nézet-Séguin au Théâtre des Champs-Elysées, mais ce n’était pas sa tasse de thé. Barbirolli – EMI ou Solti I – Decca sont mieux.
7e : DG ou Audite sont superbes de noirceur et d’ambiance. J’ai un live à New York (1981), fragile de son, mais extraordinaire.
8e : La version DG se suffit à elle-même.
9e : Il a toujours été bien dans le 4e, insurpassable dans les 2 & 3. Reste le 1e mouvement : Le son des éditions DG ne lui rend pas justice, celui d’un concert à Tokyo paru chez Audite rend tout son son dans une édition pirate japonaise. On a sa meilleure version live : New York – 1978.
Tout cela est à lire ici

5 réflexions sur « Indispensables de Diapason : Kubelik – Mahler 5 »

  1. Des très grands chefs, il y en a eu beaucoup, depuis la fin de la seconde GM. Kubelik en fait partie, tout comme Karajan -cel dernier ayant été nettement mieux servi par le disque, au demeurant. Ces deux-là font également partie de mes préférés. Dans Mahler, Kubelik, si simple, si direct et parfois si proche des racines bohémiennes de Mahler, me semble préférable à presque tous les autres chefs. Dans une toute autre optique, beaucoup plus torturée, j’aime beaucoup Sinopoli, également, de même que Haitink, très équilibré.Et dans la 9ème, mon préféré reste Karajan -ses deux versions, très complémenaires-. C’est aussi la 9ème où je trouve que Kubelik a le moins réussi, du moins dans son intégrale DGG -mais le pire ratage, c’est à mon avis Berntsein avec Berlin : horrible, balance orchestrale mal maîtrisée, sonorités laides…-.
    Kubelik a été assez bien servi par le disque également, même si les choix éditoriaux se sont révélés parfois très cruels pour lui : son intégrale des symphonies de Beethoven est sortie presqu’au même moment que les disques de C.Kleiber avec Vienne et que la deuxième intégrale DGG de Karajan. Le concept, de surcroît, en étant étrange -un orchestre différent par symphonie-, cela fit un flop en termes de vente. Et pourtant, il s’agit d’une intégrale tout-à-fait satisfaisante à mes oreilles, mais elle est difficile à trouver actuellement.

    1. Pour la 9e de GM DGG, je trouve les mvts 2 & 3 insurpassés, seul le 1er manque de verve. Idem pour le live à Tokyo édité par Audite, mais quand on entend le même concert bien réédité par un ‘pirate’ (Haloo) tout change et ça devient bien plus vivant.
      Quand à l’intégrale Beethoven, je donnerais tout Kleiber pour elle, même si la restitution sonore n’est pas au top. J’en parlais récemment avec un chef d’orchestre, qui comme moi, était sidéré il y a quelques années par la 4e par Kleiber fils (Orfeo) et comme moi il en est revenu trouvant tout cela bien extérieur…

      1. Ah, mais pour la quatrième de LVB, pour moi, Karajan 1962 reste au sommet. j’aime bien aussi Walter – New York malgré un son ingrat, et Kubelik avec l’orch. d’Israel, assez bien chantante. Kleiber, c’est un peu comme Bernstein selon Ozawa : quand on le regarde diriger, on trouve ça absolument génial, quand il ne reste que le son, on peut trouver ça nettement plus ordinaire -mais je l’aime bien, cela dit, le fils Kleiber-.
        Je ne connais pas trop les live de Kubelik, qui sont relativement chers, d’une part, et consacré à un répertoire où je cumule déjà les « multiplons » de bonnes ou très bonnes versions.

        1. J’adore la première intégrale DG par HvK. Comme vous avez pu le voir, j’ai à peu près tous les live parus de RK, parmi ces live des choses extraordinaires : par exemple la Grande fugue – meilleure que Klemp ou Furt, curieusement genre Ismaley ou poème de l’extase par Svlet, Das Klagende Lied qu’il n’aura dirigé qu’une fois et qui surpasse toute interprétation officielle connue et de magnifiques 9e de GM (Boston, New York). J’aimerais bien les publier sur le Web mais ne veut pas d’ennuis juridiques… donc ces près de 200 CD reposent sur mes rayons, alors que je ne pourrai pas tout réécouter avant ma disparition…

          1. Je suis peu fan de Karayan que je tiens pour un excellent chef généraliste, jamais mauvais dans tout, mais rarement inoubliable en rien…sauf peut être à l’opéra (ah! ses Mozart et son Don Carlos à Salzbourg en 58…).
            Mais je suis malgré tout curieux de connaître ce qu’il donne chez Mahler, où ma religion n’est pas arrêtée, navigant entre Bernstein (1 et 4), Boulez (Tout !), Giulini ( 9 et Chant de la terre), Kondrashine (géniale 6), Haitink, Walter et tant d’autres…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.