Ce n’est pas finalement fréquent d’entendre une nouvelle interprétation de ‘tubes classiques’ qui enrichit la discographie.
Si ce n’est pas un problème pour les Canadiens, on se gardera ici de confondre Charles Richard-Hamelin avec l’autre excellent pianiste québécois Marc-André Hamelin.
La réussite dans ces concertos me paraît évidente. Tout concourt à une sorte de plénitude sonore : si l’orchestre est peut-être moins détaillé que dans la version du soliste et chef Krystian Zimerman (DG), on est séduit par la tenue stylistique, l’animation, les dosages que Kent Nagano insuffle à l’Orchestre symphonique de Montréal. J’en suis d’autant plus content que, s’il avait bien voulu contribuer à mon ouvrage sur le compositeur Régis Campo, je n’avais pas toujours été séduit par ses prestations de musique symphonique romantique. Il s’agit d’un montage de trois concerts de septembre 2018 enregistrés à la Maison symphonique de Montréal. Quelle superbe image sonore, avec un parfait équilibre orchestre / piano, ce dernier remarquablement préparé et sonnant.
Mais la vedette revient bien sûr au pianiste, Charles Richard-Hamelin (médaille d’argent et prix Krystian Zimerman lors du 17e Concours International de Piano Frédéric-Chopin à Varsovie). Aucune afféterie ou virtuosité gratuite dans son jeu : un contrôle impeccable (pas une note qui ne sonne), avec une magnifique sonorité, à la fois stylée et chaleureuse, un sens aigu de la phrase. Ajoutons l’équilibre finalement assez rare entre le soliste et le chef dans la conduite des deux œuvres est remarquable.
Je n’ai pas vu de tournée prévue à Paris sur son agenda (J’ai toujours appelé de mes vœux un festival croisé de musique classique France Canada ou France . Québec).
On peut encore voir en accès libre un des trois concerts ici et en avoir une aperçu sonore (le CD commence âr le concerto 2, car il a été écrit en premier, mais publié plus tard) :