Fazıl Say et l’Orchestre de chambre de Paris

Fazil Say - Camille Thomas - Douglas Boyd
Fazil Say – Camille Thomas – Douglas Boyd

C’était hier soir le concert de lancement de la saison de l’Orchestre de chambre de Paris.
Au programme : 

Beethoven - Concerto pour piano no 3 (cadence de Fazıl Say)
Say - Never Give Up, concerto pour violoncelle (création mondiale)
HaydnSymphonie n° 86 en ré majeur
Fazıl Say- piano, Camille Thomas - violoncelle, Orchestre de chambre de Paris, dir. : Douglas Boyd
Saison

Arthur Lavandier sera compositeur en résidence cette saison. J’avais assisté à cette même présentation il y a deux ans et demandé quel serait le compositeur en résidence l’année d’après ; j’eus droit à une réponse embarrassée, mais apparemment cette heureuse tradition a été maintenue.
Introduit par quelques pages de L’Alouette de Haydn, Le programme de la saison est comme toujours très varié ; j’ai noté la poursuite de la collaboration avec François-Frédéric Guy qui dirigera notamment du piano les concertos de Brahms, un concerto de Mozart avec Momo Kodama (qui vient de signer un disque Martinů astucieux avec sa sœur et les deux sœurs Sarah & Deborah Nemtanu, respectivement premiers violons  du National et de l’OCP). Mais aussi Emmanuel Pahud, Alisa Weilerstein, François Leleu, une participation à un week-end Syrie de la Philharmonie, du chant, des opéras, les concerts de musique de chambre, etc.
Tout est là.
De beaux concerts en perspective.

Fazıl Say

Je ne l’avais jamais vu en concert : quel showman ! Et que je te prends à partie le public, que je mime les phrases, que je chasse des toiles d’araignée imaginaires, que je te caresse le piano, que j’encourage les musiciens, que je donne l’impression de demander au piano ce qu’il pense du passage orchestral en cours… et que je fredonne ! Eh bien tout cela confère à son jeu une grande simplicité, un discours limpide et diablement vivant ; au point de se dire qu’il faudrait à d’autres pianistes dans cette œuvre une musicalité hors normes pour atteindre un même niveau de communication musicale.
Cadence malicieuse de son cru qui fait appel aux musiciens romantiques. Grand succès.

Suivait sa création, Une pièce en trois mouvements très lyrique, à l’orchestration sinon très raffinée du moins au service du propos qui vise à glorifier la beauté face au terrorisme et aux obscurantismes – on ne peut qu’adhérer ! L’écriture en est assez simple mais efficace et réserve de beaux traits à sa dédicataire, l’excellente violoncelliste Camille Thomas : grand impact sonore et musical. 
On peut trouver ces propos réservés : quand on est habitué à la musique contemporaine « spécialisée » on s’attend à plus de construction, de raffinements sonores, disons de complexité (je préfère le Concerto pour violoncelle de Manoury créé par les mêmes et Gautier Capuçon il y a deux ans). Mais j’étais en fait assez satisfait qu’une pièce moderne ait pu autant conquérir les faveurs d’un public traditionnel.

J’ai dû partir à l’entracte, mais nul doute que la symphonie de Haydn ait bénéficié du professionnalisme et du goût musical de Douglas Boyd. Très belle prestation des cordes et des bois.

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