Après son magnifique Véronèse, Etienne Barilier nous offre un nouveau roman autour de la peinture, Ruiz doit mourir, d’une tonalité légèrement crépusculaire sur John William Godward (1861-1922), peintre néoclassique anglais que l’on suit dans une Rome qui reçoit en 1917 les Ballets russes, une Rome comme épargnée par la guerre et loin des soubresauts de la Révolution russe. Intrigué, outré, démoralisé par la nouvelle peinture des fauves, des cubistes et surtout par l’œuvre de Picasso (Ruiz), il n’aura de cesse de rencontrer le Catalan, sans le vouloir vraiment d’ailleurs ; quand on a la « chance » de ne jamais deviner la chute des romans policiers, on est bien épaté par la fin.
Outre ses qualités romanesques et celles de son écriture si soignée, on sera également passionné par les questions esthétiques soulevées dans l’ouvrage au moment où les œuvres académiques du type de celles de Godward semblent susciter un intérêt croissant sur le marché de l’art.
Ce sont plus de 50 tableaux qui sont décrits dans cet ouvrage ; comme le lecteur ne les connait pas forcément tous, j’ai pris l’initiative de les présenter dans cette galerie :
Etienne Barilier – Ruiz doit mourir – Buchet Chastel – 2014 – 315 p. 19€.