Cet ouvrage présente des aspects historiques et fonctionnels des salles d’opéras et de concert avant une monographie de 30 salles remarquables à travers le monde.
Un historique des architectures d’opéras part des premiers opéras italiens privés – le fameux théâtre Olimpio d’Andrea Palladio, 1585, au premier opéra public, le San Cassiano de Venise, 1637, en passant par l’Opéra Garnier, 1875, Bayreuth, 1876, au plus mythique des
opéras du XXe siècle, l’Opéra de Sydney, 1973, jusqu’aux plus récents : ceux d’Oman et de Casablanca, y compris le pastiche de celui d’Astana, Kazakhstan, 2013. Celui d’Alger, inauguré en juillet dernier, ne pouvait figurer dans l’ouvrage paru en 2015.
On retrouvera les salles de concert, de la boîte à chaussures aux vignobles et aux hybrides, avec le regret de Pierre Boulez d’avoir vu devenir la salle du Conservatoire dorénavant impropre au concert. On découvrira notamment l’étonnant Palao de la musica de Barcelone, 1908.
Un chapitre est consacré aux salles de musique de chambre, avec la fameuse Salle Cortot, 1929, mais aussi la ferme de Villefavard dans le Limousin, 2002 (on aurait pu ajouter par exemple la superbe salle Erard à Paris) *.
D’autres pages traitent des salles « fantômes », de plein air ou à des salles « d’urgence », tel l’Auditorium del Parco, L’Aquila, 2012, après le séisme de 2009 ou la salle de concert mobile d’Amish Kapoor. L’auteur a raison d’insister sur le fait que nombre de salles de concert ont été édifiées à la périphérie des villes, comme la Philharmonie de Berlin ; que n’avait-on pas entendu lors de la construction de la Philharmonie de Paris près de la porte de Pantin !
L’ouvrage traite également des auditoriums de conservatoires, jusqu’à l’Académie Barenboïm-Said qui vient d’être inaugurée à Berlin (Salle Pierre Boulez – 600 places).
Deux chapitres un peu rapides sont consacrés aux scénographes et acousticiens. Suit une monographie de 30 salles de concert ou d’opéra, superbement illustrées. On y a noté l’ambiance chaude et boisée de la Grange au lac d’Evian, l’élégance de la Kursaal de San Sebastian, au bord de la mer, comme celle de Lucerne au bord du lac, mais il y a tant d’autres à découvrir. Une incitation à prendre le train ou l’avion, par exemple pour Guangzhou…
* A ma connaissance, la seule salle de concert en France dotée d’une grande vitre donnant sur l’extérieur est celle de la SACEM à Neuilly.