Éric Montalbetti a exercé en tant que directeur artistique de l’Orchestre philharmonique de Radio France de longues années avant de se consacrer uniquement à son activité de compositeur. On se rappelle que nombre de compositeurs ont vécu des situations similaires comme par exemple Pierre Schaeffer, Henri Barraud ou Henri Dutilleux.
Dans ces trois pièces orchestrales, il nous convie à des sortes de voyages oniriques. « D’emblée » (à ce stade !), on remarque que le rythme n’est pas ici la préoccupation première. Malgré les analyses du livret de la toujours excellente Michèle Tosi où elle décrit une technique d’écriture inspirée du post-dodécaphonisme, c’est bien un sentiment spectral qui prévaut à l’écoute.
Le concerto pour flûte Memento vivere (« Souviens-toi que tu es vivant ») est une œuvre de près de 23′ dont on nous dit qu’elle est en six mouvements (un critique en comptait 4 lors de la création en 2019), mais on n’en a pas les titres et ce n’est pas plagé. Peu importe puisqu’il s’agit d’une œuvre magnifique toutes en timbres tantôt prenants (impeccable E. Pahud) ou sophistiqués qui nous emmènent dans des univers captivants.
L’Ouverture philharmonique – on trouvera ici quelques mots du compositeur sur cette œuvre – met en valeur les pupitres du « Philhar ».
Éclair physionomique, est inspirée par le tableau Physiognomischer Blitz de Klee reproduit sur la couverture du CD. Le compositeur déclare : « Je veux aller au plus loin de ce que l’orchestre peut produire ». L’orchestrartion paraît effectivement pléthorique y compris piano, nombreuses percussions (y compris un rototom (cf.). Comme pour tout le programme, solidité de l’architecture, richesse des timbres et de l’orchestration envoûtent l’auditeur.
Un CD alpha.
Ici, l’Ouverture philharmonique dirigée par Mikko Franck (création – 2021) : (cf. cuivres vers 14′)