Emmanuelle Bertrand – Pascal Amoyel – Chostakovitch

Emmanuelle Bertrand – Pascal Amoyel – Chostakovitch

Emmanuelle Bertrand - Pascal Amoyel - Chostakovitch

Emmanuelle Bertrand – Pascal Amoyel – Chostakovitch

Ce CD nous étant parvenu tardivement, nous avons eu l’occasion d’écouter auparavant, il y a 15 jours, les deux comparses en concert à Gaveau, dans cette même sonate op. 40.
De plus est parue dans Diapason une critique assez sévère de Patrick Szersnovicz (« PS ») ; on verra si l’on est d’accord. Et on comparera le concerto avec la version de référence Rostropovitch / Ormandy.

Sonate pour violoncelle et piano op. 40 (1934)

La prise de son est franchement réverbérée, ce qui nuit à la violoncelliste, dont le son semble un peu se « balader ». J’imagine cette œuvre jouée par Richter / Rostropovitch : ce serait certainement plus âpre et plus « serré », d’où sans doute la réserve de PS, mais franchement où a-t-il entendu dans le premier mouvement « les inflexions, les rallentendis affectés du pianiste qui n’aident pas toujours sa partenaire » ?
On peut certes penser que ce 1er mouvement est donné de façon un peu trop rhapsodique, impression que j’eus aussi en concert, comment cependant ne pas apprécier la tenue rythmique du pianiste, sa sonorité et la qualité exceptionnelle des phrasés du violoncelle ?
PS reconnaît la qualité de l’interprétation dans les 3 autres mouvements – il a rendu les armes devant l’évidence ; l’allegro est meilleur qu’en concert ; le largo est impressionnant, fusionnel – PS : « Amoyel se rattrape »… ; enfin l’Allegro est équivoque à souhait : pas la peine, comme c’est très bien fait ici d’en rajouter dans les intentions.

Concerto pour violoncelle et piano n° 1 op. 107 (1959)

Allegretto : on a l’impression que c’est Emmanuelle Bertrand qui tient le rythme dans le début. L’orchestre nous semble manquer un peu à la fois de nerf et de corps, mais les facéties qui instillent le doute sur le caractère joyeux du morceau sont bien rendues.
Rostropovitch / Ormandy / Philadelphie : ça paraît au moins un quart de ton plus bas ; c’est mieux tenu rythmiquement, avec un orchestre d’une classe nettement supérieure ; la prise de son de l’époque fait que le soliste paraît plus intégré à l’orchestre, qui nous donne l’espèce d’hiératisme nécessaire à cette musique. Pascal Rophé est plus aérien, avec plus de détails. Disons que la nouvelle version manque de ‘drive’, mais on se permettra de préférer Emmanuelle à Mstislav !

Moderato : Belle image orchestrale, beaucoup de vibrato au violoncelle par moments. PS : « Pourquoi souligner ainsi l’amertume du mouvement, là où une austère gravité aurait suffit ? » Pourtant c’est magnifique, avec une succession d’atmosphères très poétiques ; c’est fait en 12’21.
Voyons Rostro en 10’38 : l’orchestre (et la prise de son) a toujours plus de corps, c’est d’une conception plus évidente (c’est quand même le créateur, enregistré en présence du compositeur je pense). Mais la fin du mouvement a par exemple plus de poésie chez Bertrand.

Cadenza : Encore un peu plus lente chez Bertrand, cette version est peut être plus vibrée et moins tenue rythmiquement que celle de Rostropovitch, mais elle me parle bien plus.

Allegro con molto : Quasiment le même tempo cette fois qu’en 1959. Contrairement à cette dernière, si l’on manque encore une fois un peu d’homogénéité orchestrale et d’un certain hiératisme, on a de l’air entre les notes…

En conclusion, la version Rostropovitch est bien une « référence », mais celle de Bertrand nous éloigne d’une certaine grisaille soviétique qui semblait curieusement régner en 1959 à Philadelphie, avec un jeu plus contrasté… Très bel enregistrement.

Les agendas de leurs prochains concerts :
Pascal AmoyelEmmanuelle Bertrand

As this CD arrived late, we had previouslythe opportunity to listen, 15 days ago, to the two musicians in Gaveau, a concert with the same Sonata op. 40.

Moreover, appeared in the French revue Diapason a fairly severe critic by Patrick Szersnovicz (« PS »); we’ll see if we agree with him. We will compare also the concerto with the version of reference by Rostropovich / Ormandy.

Sonata for cello and piano op. 40 (1934)

Sound is a little bit too much reverberant. I imagine this work played by Richter / Rostropovich: it would be certainly more bitter and more « tight », hence probably the reserve of PS, but frankly were did he hear in the first movement « the inflections, the rallentendo » affected by the pianist, who do not always help his partner »? 
We can certainly think that this first movement is given in a little too much rhapsodic way, feeling I had also in concert, but how can we not appreciate the rhythmic holding of the pianist, his sound quality and the exceptiona phrasings of the cellist? 
PS recognizes the quality of interpretation in the other 3 movements – he gave weapons to the evidence; the allegro is better than in concert; the largo is impressive, intimate- PS: « Amoyel makes up »…; Finally the Allegro is perfect.

Concerto for cello and piano n° 1 op. 107 (1959)

Allegretto: one has the impression that this is Emmanuelle Bertrand who holds the rhythm in the beginning. The orchestra seems to be lacking a little in both nerve and body, but jokes that instill doubt on the happy character of the piece are well rendered.
Rostropovich / Ormandy / Philadelphia: it seems at least a quarter-tone lower. It is better rhythmically, with an orchestra of a higher class; the recording age implies that the soloist is more integrated to the orchestra, which gives us the necessary sort or hieratic for this music. Pascal Rophé is lighter, with more details. Let’s say that the new version lacks of some ‘drive’, but I prefer Emmanuelle to Mstislav!

Moderato: Beautiful orchestral picture, lots of vibrato on the cello at times. PS: « why highlight the bitterness of the movement, there where an austere severity would have enough? » Yet it is beautiful, with a succession of very poetic atmospheres; It is done in 12’21.
Rostro in 10’38: the orchestra (and sound) has more body, it has a more obvious design (we listen to the creator, recorded in the presence of the composer I think). But the end of the movement for example has more poetry with Bertrand.

Cadenza: Even a little slower with Bertrand, this version is perhaps more chopped and less rhythmically held than Rostropovich, but it speaks to me more.

Allegro con molto: Almost the same tempo this time as the 1959 recording. Unlike the latter, if we lack a little bit of orchestral homogeneity and certain hieratic, we have air between the notes…

In conclusion, the Rostropovich version is certainly a « reference », but the Bertrand moves away from a certain Soviet gloom that appears curiously in 1959 in Philadelphia, with a more varied playing from the cellist… Excellent CD.

Their next appearances:
Pascal AmoyelEmmanuelle Bertrand

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