Dutilleux – Aline Piboule, Alexis Descharmes, Hélène Devilleneuve…

Dutilleux – Aline Piboule, Alexis Descharmes, Hélène Devilleneuve…

Dutilleux - Aline Piboule, Alexis Descharmes, Hélène Devilleneuve...
Dutilleux – Aline Piboule, Alexis Descharmes, Hélène Devilleneuve…

J’ai reçu ce CD de musique de chambre d’Henri Dutilleux paru chez le label Hérisson, et ensuite aperçu deux autres nouveautés Klarthe et Artalina via Qobuz. Ci-dessous quelques notes rapides.

Hérisson
Sarabande et cortège pour basson (1942) - Fany Maselli, basson - Sébastien Vichard, piano
Sonatine pour flûte et piano (1943) - Magali Mosnier, flûte - Sébastien Vichard, piano
Sonate pour hautbois et piano (1947) - Nora Cismondi, hautbois - Sébastien Vichard, piano
Choral, cadence et fugue pour trombone et piano (1950) - Jonathan Reith, trombone - Sébastien Vichard, piano
Trois strophes sur le nom de SACHER pour violoncelle (1976-1982) - Alexis Descharmes
Les Citations, diptyque pour hautbois, clavecin, contrebasse et percussion (1990-2010) - Nora Cismondi, hautbois - Mathieu Dupouy, clavecin - Axel Salles, contrebasse, Emmanuel Curt, percussion

Henri Dutilleux voyait d’un très mauvais œil le fait que certaines de ses pièces de jeunesse étaient jouées de par le monde alors qu’il les avaient retirées de son catalogue, notamment sa Sonatine pour flûte. Ces pièces pour flûte donc, basson, hautbois et trombone avaient été composées comme des « études » pour les différents instruments à l’occasion de concours du Conservatoire. Peut-être craignait-il que ces œuvres ne contribuent à ne le considérer que comme un -très talentueux- artisan et non comme le grand musicien qu’il est devenu (de même, malgré l’instance de son épouse Geneviève Joy, se refusa-t-il à laisser donner Le Loup en dehors de son cadre initial de musique de ballet). Ce sont pourtant des œuvres magnifiques, supérieures à mon avis à celles de Poulenc avec lesquelles elles ont quelque ressemblance. Je ne vois que des compliments à faire aux différents solistes et à leur accompagnateur, le pianiste Sébastien Vichard (qui fit d’ailleurs un CD Franz Liszt avec Alexis Descharmes).

À noter qu’Aline Piboule accompagnait récemment chez Artalina Jocelyn Aubrun  dans cette même Sonatine, version plus « fruitée » que la présente que je trouve plus charmeuse.
D’autre part, la Sonate pour hautbois vient de paraître chez Klarthe au sein d’un récital par la hautboïste Hélène de Villeneuve avec la pianiste Rikako Murata. Le timbre d’Hélène Devilleneuve est absolument magnifique, reste que la version de Nora Cismondi (et surtout de Sébastien Vichard) est plus pétillante.
Le choc stylistique est certain en quittant ces œuvres de jeunesse pour les Strophes, devenues un cheval de bataille pour les violoncellistes. Grande surprise à l’écoute de la première strophe, le tempo : Alexis Descharmes la fait en 2’59 » quand par exemple Emmanuelle Bertrand y met 4’03 » (la plupart des interprètes en 3,40″ et quelques). D’où peut-être plus de relief instrumental chez elle, mais plus d’immédiateté chez Descharmes qui montre tout du long sa grande virtuosité instrumentale au service d’une grande lisibilité (Je remets une analyse plus approfondie à une hypothétique discographie comparée).
Le diptyque en mémoire de Peter Pears et du lumineux Jehan Alain m’a laissé plus dubitatif, les interprètes n’étant pas en cause, c’est juste la partition qui pour une fois me paraît disons manquer de nécessité, avec un instrumentarium un peu « brinquebalant ». 
Lien à venir pour acquérir le CD.

Artalina

Je m’étais « penché » sur la Sonate de dutilleux à l’occasion de la parution d’un CD de Maroussia Gentet. Les versions qui m’avaient le plus frappé étaient celle de Geneviève Joy, de Monique de la Bruchollerie (une des préférées du compositeur) et de Pascal Godard , entre autres excellentes versions.
Eh bien celle d’Aline Piboule les rejoint au pinacle ; c’est une merveille d’intelligence musicale, de maîtrise pianistique, d’allant ; c’est bien simple : cela fait 3 fois que je l’écoute et j’y reviendrai sûrement !
Elle a choisi de l’entourer de la Ballade et de Thème et variations de gabriel Fauré (Vitaud l’avait associée à Liszt, Gentet à Szymanovski). Pas de Fauré de salon ici, c’est « toutes voiles dehors », presque caracolant dans la Ballade et c’est tout aussi enthousiasmant…
Un grand disque de piano.

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