Les concertos de Mozart par François Dumont
J’avais été assez emballé par le récital et le disque Bach (Artalina) de François Dumont. Mercredi soir à Gaveau, les concertos 17 & 23 de Mozart et l’air Aria « ch’io mi scordi di te » K.505 pour soprano, orchestre et piano obbligato étaient dirigés du piano. Et j’apprenais à l’occasion que François Dumont entamait une intégrale des concertos de Mozart, avec chef ou dirigeant du piano, en studio ou en live.
Commençons par râler : j’étais au premier rang du premier balcon et vu ma taille étais obligé de positionner mes jambes à 45°… Mais ça n’a guère d’importance ; bien plus gênant était la balance sonore : les vents étaient perchés sur une estrade (ce n’est pas très évident sur la photo prise de haut), ce qui fait qu’ils couvraient systématiquement et complètement le piano. Et je me disais que malgré l’habileté du soliste, la présence d’un bon chef aurait permis d’éviter des petites coupures entre son rôle de chef et celui de soliste, mais c’est quand même une sacrée prouesse. Bref, ça commençait mal… Mais tout s’arrangeait avec l’air Aria « ch’io mi scordi di te », chanté superbement par Helen Kearns au timbre très séduisant, où le piano se fait d’abord commentateur avant de prendre la direction des opérations.
Placé après l’entracte à l’orchestre au fond de la salle, les problèmes de balance étaient moins criants, on pouvait cette fois se faire une bonne idée de la conception du pianiste/chef (les 2 rôles fonctionnaient bien mieux d’ailleurs). La conception de François Dumont est singulière : le piano concerte avec les instrumentistes, il n’est presque qu’un instrument parmi d’autres ; c’est un peu déroutant de prime abord quand on est habitué, par exemple, aux lives de Curzon / Kubelik, mais cette conception reflète une musicalité vraie, sans affect, une compréhension en profondeur des partitions, sans parler des évidentes qualités pianistiques du soliste. Toutes qualités, y compris celles de l’orchestre, que l’on retrouve dans le 1er enregistrement de la série avec les n° 9 & 20 (celui-ci avec le chef Julien Masmondet).
Hâte d’entendre l’enregistrement des 17 & 23 à paraître et de les retrouver à Paris.