Concert des lauréats du Concours international de piano d’Orléans 2016
C’était hier aux Bouffes du nord avec les trois lauréats : le Japonais Tayuka Otaki, premier prix, l’Arménienne Marianna Abrahamyan et le Français Philippe Hattat.
Les quelques minutes du Concerto pour neuf instruments (1934) d’Anton Webern étaient jouées par l’ensemble Court-circuit sous la direction toujours précise de Jean Deroyer.
Que de notes ensuite avec les Variations op. 3 (1903) de Karl Szymanowski dont la présence parut d’ailleurs quelque peu incongrue dans ce programme de musique moderne, partition de jeunesse défendue avec un certain abattage par Marianna Abrahamyan, notamment la dernière variation à plusieurs voix.
Ce n’est finalement pas si souvent que l’on entend du Stockhausen, ici son Klavierstück V (1954-1955), apparemment très bien maîtrisé par Philippe Hattat, à tel point que l’on a l’impression d’écouter un classique. Les pièces ludiques de Luis de Pablo, Retratos y transcripciones (1994-1992) faisaient grand contraste ; le regard fixe du pianiste et son visage d’adolescent donnaient l’impression de voir un automate évoluer devant le clavier…
Tayuka Otaki montrait beaucoup de sensibilité dans l’op. 15 (1996) Trace Overbead, de Thomas Adès, pièce très raffinée évoquant Debussy avec des arrière-plans mystérieux. Il y eut ensuite de la sonorité à revendre dans les cinq extraits du volume 2 des fameux
Makrokosmos (1973) de George Crumb. On rappellera ici le superbe enregistrement deToros Can, d’ailleurs lauréat du même concours…
Enfin une commande du concours, le carillon d’Orléans de Philippe Hersant, cloches qui avaient déjà inspiré Christophe Moyreau, compositeur orléanais (1700-1744). Très belle œuvre, « vibrante »…
Bref, beaucoup de belles musiques et des interprètes plus que prometteurs.