Au programme, les quatre ballades, Nocturne en do mineur, op. 48 no 1, Valse en mi mineur, op. posth. Grande Valse brillante en fa majeur, op. 34 no 3, Nocturne en ré bémol majeur, op. 27 no 2, Polonaise « Héroïque » en la bémol majeur et Polonaise-Fantaisie en la bémol majeur, op. 61
C’est le deuxième disque de ce jeune pianiste français (1955*). Quand j’ai reçu ce disque Chopin, je me suis dit « encore ! », mais je l’ai mis avec curiosité, ayant entendu en concert tant de Ballades ou poussives ou boulées, voire sans queue ni quête… Cela fait trois fois que je l’écoute. On est frappé tout d’abord par la sonorité épanouie du piano de Jean-Paul Gasparian, la conduite de la ligne dans une lecture à la fois maîtrisée et sereine (il est systématiquement 10 à 20% plus lent que Pollini par exemple).
Et l’on passe ainsi du dramatisme de la fin de la n°1 à l’entame rêveuse de la deuxième. On retrouvera ce mélange de panache et d’onirisme dans les quatre Ballades, le tout dans une superbe prise de son légèrement réverbérée.
On admirera également la conduite musicale très maîtrisée des deux Nocturnes, notamment l’op. 27 n°2, rêveur à souhait tout en restant timbré de bout en bout. Mêmes qualité de toucher virtuose dans les deux Valses.
Les deux Polonaises ne font pas partie de mes pièces favorites, mais on a la encore du grand piano et un vrai musicien à suivre assurément.