Charles Ives – Essais avant une sonate
« Dans quelque siècle à venir, lorsque les écoliers siffleront des mélodies populaires en quarts de ton[…]« .
« Quant à nous, nous avons tendance à croire que la musique est au-delà de toute analogie avec le langage des mots et que le temps viendra – mais ce ne sera pas de notre vivant – où elle développera des possibilités encore inconcevables actuellement – un langage si transcendant que ses sommets et ses profondeurs seront communs à toute l’humanité ».
Wikipedia : La Sonate pour piano no 2 : Concord, Mass., 1840–60 ( S. 88 – K. 3A2) plus connue sous le titre de Concord Sonata est une œuvre pour piano seul (avec des parties d’alto et de flûte optionnel) en quatre mouvements composée par Charles Ives (1874-1954) entre 1916 et 1919 et révisée en 1947. Cette sonate est un hommage au mouvement philosophique des Transcendantalistes américains, chaque partie porte le nom d’un représentant de ce mouvement : Ralph Waldo Emerson, Amos Bronson Alcott, Nathaniel Hawthorne, et Henry David Thoreau. Ives fit publier la première édition de la sonate accompagnée du texte Essais avant une sonate (Essay before a sonata). Elle fut créée dans son intégralité par le pianiste John
Kirkpatrick le 28 novembre 1938 dans un concert privé, et connait sa première représentation publique par le même interprète lors d’un récital donné au Town Hall de New York le 20 janvier 1939. La durée moyenne est de 45 minutes environ.
Les Éditions Contrechamps publient une nouvelle traduction française de ce texte accompagnée d’autres écrits du compositeur-assureur. Ce texte présente les réflexions de Charles Ives sur les quatre « transcendantalistes » qui donnent leur nom aux quatre mouvements de la sonate. Celui sur Emerson est assez indigeste. Au passage, Henry David Thoreau aura eu comme admirateur un certain John Cage. L’ouvrage présente une introduction toujours éclairante de Philippe Albèra, ainsi que des textes avec de nombreuses considérations sur la musique : « Thoreau est cet homme rare de la campagne, et Debussy l’homme de la ville avec ses évasions de fin de semaine dans l’esthétique de la campagne » – « R. Strauss, se souvient, Beethoven rêve ».
On trouvera d’autres textes, notamment sur les quarts de ton, que son père expérimentait déjà… et ses quelques séquences d’enregistrement d’extraits de cette sonate « in progress », qui lui laisseront un souvenir plus que mitigé. Un livre passionnant – on ne connaît pas assez Ives en France.
Cette sonate est un monument de a musique : on y trouve la même sorte de candeur dans la transgression et l’innovation que les premières pièces de Boulez. Certes son côté « patchwork » peut encore heurter un peu (la 5e de Beethoven façon rag-time par exemple). Une bonne douzaine de pianistes l’ont enregistré, mais on recommandera la version du créateur, John Kirkpatrick, avec son esprit pionnier et toute la virtuosité requise, avec en plus les extraits enregistrés par Ives lui-même.
Article plutôt intéressant et merci d’avoir partagé cette playlist de ses certaines de ses œuvres !
merci