C’était il y a maintenant cinq ans que mon oreille avait été attirée la radio par le jeu de la pianiste Célimène Daudet et j’avais également apprécié son récent CD Debussy / Messiaen. Après l’avoir salué brièvement hier soir, je m’aperçois seulement maintenant qu’elle a franchi la quarantaine alors qu’elle paraît presque juvénile et que son visage exprime le bonheur de créer de la musique à son clavier.
Elle se produisait hier soir avec le violoniste Guillaume Latour, ancien membre du quatuor Diotima. On a pu apprécier son très beau style dans la sonate K 545 de Mozart et la Sonatine D 384 de Schubert.
Suivait une création de Benoit Menut « Les Nombres », partition habile basée sur un motif des Timbres de Couperin et sur une base harmonique tirée de l’op. 23 de Schoenberg.
Mais la pièce la plus consistante était évidemment la sonate de Franck, que j’ai si souvent entendu mal jouée. D’où mon bonheur hier soir d’entendre cette interprétation et rigoureuse au niveau du rythme et d’un flux musical si engagé, comme une plénitude.
Bon, il faut bien dire qu’après une très belle interprétation d’une transcription de la Vocalise de Rachma, mon humeur s’assombrit quelque peu quand je vis Célimène mettre sur son pupitre une partition mentionnant le nom de Philip Glass… un mouvement lent d’une sonate pour violon et piano, cette musique m’est parfaitement insupportable, combien de fois ai-je entendu : « la musique contemporaine j’aime pas, mais Part et Glass, j’aime bien ! ».
Cette petite mauvaise humeur accrue par le fait que Célimène sera à Haïti, Londres en Chine et en Afrique du nord les prochaines semaines et pas à Paris ! Le concert était apparemment enregistré.