Voilà un disque bien réjouissant, associant notamment la violoniste Leila Josefowicz, l’Orchestre de la radio finlandaise et le chef Hannu Lintu.
On commence à jouer de plus en plus du Zimmermann (1918-1970) et c’est heureux. On a tout d’abord dans ce CD très copieux publié chez Ondine le Concerto pour violon (1950). Il est en trois mouvements (Sonata – Fantasia, Rondo, Allegro con brio). Il mêle les genres, fait des collages bien avant Berio ou Schnittke, le tout dans un patchwork tantôt expressionniste, tantôt rêveur (Fantasia), mais toujours avec une inventivité et un dynamisme remarquables, et une superbe écriture pour le violon. Admirables interprètes et prise de son prenante. Un chef d’œuvre à remettre au répertoire…
Photoptosis (1968) (14′ pour orchestre) aurait été inspiré par une peinture d’Yves Klein. On y retrouve de nombreux collages ici encore (la 9e, Sciabine (étonnant ‘morphing’ du poème de l’extase), Die Soldaten, Wozzeck, Mahler, etc.), un orgue très présent comme dans son opéra. L’œuvre se termine dans une espèce d’orgie sonore, d’éreintement de la musique. Superbe
On retrouve immédiatement la scansion inéluctable des Soldats dans le Preludium de cette suite vocale tirée de l’opéra (un peu à la façon Lulu-suite), dont certains mouvement furent d’ailleurs créés en 1963 avant la première longtemps reportée de son opéra.
Quel festival de formes de timbres, d’inventivité et de maîtrise compositionnelles !
Une anthologie aussi passionnante que réussie.