Tous les articles par Thierry Vagne

Journaliste musique classique et contemporaine

Beethoven – Diabelli variations – Sviatoslav Richter

Beethoven – Diabelli variations – Sviatoslav Richter

Beethoven - Diabelli variations - Svjatoslav Richter

 

Disons-le d’emblée, comme pour Carlos Kleiber – cf., on n’est pas fan de ce pianiste, contrairement à l’écrasante majorité des mélomanes et des critiques, au moins français. Impérial dans Prokofiev, ses interprétations de concertos nous ont souvent laissé de marbre (le pire : celui de Dvorak avec Kleiber justement, chez EMI), quelques Debussy étranges, des Tableaux chez Philips (1959, je crois) encensés par la critique mais qui nous laissaient également froid. Bref, on ne connaît pas son immense discographie (lui qui n’aimait pas enregistrer, comme un certain Sergiu…), mais il  nous a toujours laissé l’impression d’une pianisme un peu gris, un peu genre alla Hindemith. Je m’arrête, je me suis fait assez d’ennemis pour l’instant !

Ce n’est pas parce que cela nous plaît guère qu’on en conclura – comme pour Kleiber – qu’il s’agit là d’artistes de seconde zone, loin de là.

Mon ami Pierre Barbier a bien voulu m’envoyer ce SACD et c’est pourtant un plaisir de rendre compte de cette prise de concert de 1986 à Prague, remastérisée remarquablement, comme toujours par ses techniciens tchèques. L’album présente donc ces Diabelli données à Prague le 18 mai 1986 ainsi qu’une version de la sonate op. 110 datant de 1965.

Certes, pas un sourire dans cette interprétation – déjà le thème, bien droit – quelques piano subito un peu intempestifs et comme téléphonés – mais… on rend les armes devant une telle maîtrise en concert, tant de l’instrument – à peine quelques légers accrocs – que de la partition. De cette volonté de faible différenciation des timbres naît une concentration très forte sur la structure de la partition, et là, on est gâtés !

Voici le thème, en partition (version complète ici) et dans cet enregistrement de Richter.

Let us tell it from the start, as for Carlos Kleiber – cf, we were not a fan of this pianist, unlike the majority of music lovers and critics, at least French ones. Imperial in Prokofiev, his interpretations of concertos didn’t appeal to us (worst: the Dvorak’s with Kleiber precisely, EMI), some strange Debussy, Picture at an exhibition –Philips (1959, I believe) praised by the critics but which left us also cold. In short, one does not know his immense discography (for someone who did not like to record, like certain Sergiu…), but it always left us the impression of a little gray pianism, a little on Hindemith side. I stop, I have made enough enemies for the moment!

It is not because we hardly like that that we  mean – as for Kleiber – that they are there artists of second zone, far from there.

My friend Pierre Barbier sent me this SACD and it is however a pleasure of giving an account of this concert of 1986 in Prague, remarkably remasterized , like always by his Czech technicians.

The album presents these Diabelli given in Prague on May 18, 1986 as well as a version of the sonata op. 110 going back to 1965.

Not a smile in this interpretation – some piano subito a little inopportune and as telephoned – but… you are just overwhelmed in front of such a control in concert, such mastery of the instrument – hardly some light false notes – and of the score. From this weak differentiation of the tones is brought a very strong concentration on the structure of the score…
Here is the theme, score (complete here) and Richter’s playing.

Diabelli variations - Thema

 

 

Pour le pianiste nul que nous sommes, ce thème est relativement jouable avec un peu de travail, mais quant à le rendre si bien rythmiquement… le reste est sidérant de difficulté, comme est  sidérante la maîtrise tant cérébrale que digitale du pianiste, sans bien sûr parler de la partition où Beethoven semble déployer tout son génie à se moquer par les moyens les plus sophistiqués du thème proposé, une sorte de hargne si bien rendue par Richter.

Un exemple, mais tout serait évidemment à citer, la variation 19 :

 

Finalement… gloire à Richter !

Pour une analyse profonde et… technique de l’œuvre, cf. celle – encore incomplète sur son site – de Philippe Manoury et Sur Veränderungen (… deuxième sonate…), œuvre de Manoury, nouvelle transformation des transformations du thème de Diabelli par Beethoven…

For a null pianist as we are, this theme is relatively playable with a little work, but as for giving it so well rhythmically… The remainder is striking of difficulty, as is striking the control as well cerebral as digital of the pianist, without of course speaking about the partition where Beethoven seems to deploy all his genius to make fun with the most sophisticated means about the theme, a kind of aggressiveness returned so well by Richter. 
An example, but obviously every variation should be quoted, variation 19:

 

Finally, glory to Richter!

Autres rééditions de Richter chez Pragadigitals :

FRANZ SCHUBERT : Piano sonatas D. 960, 664, Impromptu D. 899 - S. Richter

Franz Schubert : Piano sonatas D. 960, 664, Impromptu D. 899 – S. Richter

 

FRYDERYK CHOPIN : Etudes Opp 10, 25, Ballades Op 23, Nocturnes - S. Richter

Fryderyk Chopin : Etudes Opp 10, 25, Ballades Op 23, Nocturnes – S. Richter

Other reissues by Richter at Pragadigitals :

Edvard Grieg - Antonin Dvorak : Piano concertos - S. Richter

Edvard Grieg – Antonin Dvorak : Piano concertos – S. Richter

 

Sergei Rachmaninov : Piano concertos Nos 1 & 2 - Svjatoslav Richter - Kurt Sanderling

Sergei Rachmaninov : Piano concertos Nos 1 & 2 – Svjatoslav Richter – Kurt Sanderling

Philippe Manoury – La musique du temps réel

Philippe Manoury - La musique du temps réel
Philippe Manoury – La musique du temps réel

Ce livre d’entretiens « La musique du temps réel » avec deux interlocuteurs est en fait une rareté : finalement peu de grands musiciens et compositeurs s’expriment de nos jours sur leur perception de la musique ou sur leurs confrères, anciens et actuels.

Philippe Manoury est devenu au fil des – déjà nombreuses – années une figure importante de la musique ‘contemporaine’ au niveau international. Un peu vite catalogué comme un ‘bébé Boulez’ ou ‘bébé IRCAM’, il suffit de consulter le catalogue de ses œuvres pour constater l’étendue de sa ‘palette’. L’idée de ce ‘blog’ étant d’amener ‘l’honnête mélomane’ à découvrir la musique moderne, ce papier consacré à cet ouvrage en forme de dialogues y trouve toute sa place. D’autant plus que, parallèlement, Philippe Manoury est professeur à l’université de San Diego, ce qui montre à la fois ouverture d’esprit, esprit de pédagogie et puissance de travail…

Ses propos sont très clairs, à la manière d’un Boulez justement, mais moins conceptualisant. 

Une première partie est consacrée principalement à l’électronique / informatique en musique, (évoquant notamment le problème posé par l’évolution continue de cette « lutherie technologique » à la pérennité des œuvres), mais tout au long de ces entretiens reviendra sempiternellement la question de la – faible – place de la musique contemporaine dans nos sociétés actuelles.

Une partie centrale est consacrée aux compositeurs qu’il apprécie – ou moins -, avec quelques surprises, dans son Panthéon musical, par exemple : Ainsi la nuit de Dutilleux, les premières partions de Xenakis pour orchestre,  la micro-polyphonie de Ligeti, les premières œuvres de Magnus Lindberg, , Lachenmann, Rihm, Donatoni, Janacek, Berg, et surtout Debussy et quelques jeunes contemporains. Par contre, pas la musique répétitive américaine et de grosses réticences par rapport à une part importante de la production de Messiaen.
Deux chapitres sont consacrés en outre à la vie et à l’enseignement musicaux aux États-Unis et aux spectacles traditionnels japonais.

Le tout dernier chapitre traite encore plus précisément  de la place de la musique contemporaine dans la société, évocation bien pessimiste quant au manque de culture musicale à l’école et parmi nos élites françaises. Çà me rappelle un propos de Boulez bien ‘boulezien’ que je cite de mémoire : Quand on pense que le Premier ministre [Raffarin à l’époque] ne va au concert que pour écouter Johnny Halliday, c’est dire le niveau ! (c’est vrai qu’à une époque, on pouvait voir souvent un Barre ou un Giscard à l’Opéra, sans parler des Pompidou, mais depuis ?).

Il dénonce à la fois la pauvreté insigne de l’enseignement musical français, encore une fois le manque de culture musical subséquent de nos ‘élites’ et surtout la soupe tonale insipide et terriblement conditionnante dont on est abreuvé tout au long de notre quotidien.

Une grande partie de l’ouvrage serait à citer – ce qui en fait plus un livre de chevet qu’un simple recueil d’interviews – ne serait-ce que par le chapitre consacré à ses œuvres préférées qui incite à les découvrir ou redécouvrir – mais surtout par ses tentatives de définition de ce qui pour lui fait une œuvre contemporaine intéressante : on citera par exemple ce passage : « Tout l’enjeu est là : il faut satisfaire les attentes – apporter ce que les neuropathologistes appellent des « récompenses » [ cf. ] – mais également savoir les décevoir et aussi les surpasser ».

On finira par deux réflexions :

– il déplore la quasi-inexistence de la critique musicale vis-à-vis des créations contemporaines dans la presse, relayée certes par les blogs spécialisés qu’il trouve représenter une sorte de ghetto de luxe – au moins ici c’est plutôt le blog « 9-3 » de la musique contemporaine…
– il cite le concept de musiques « agroupantes » telles que la musique militaire ou les rave parties que j’abhorre également (je me rappelle choquer mes copains ado en déclarant que pour moi les Rolling Stones me faisaient penser à de la musique militaire…).

Bref, précipitez-vous sur cet ouvrage et sur son blog – j’y reviendrai prochainement à propos des Variations Diabelli, à l’occasion de la réédition par PragaDigitals d’un live de Sviatoslav Richter, pianiste d’ailleurs cher à Manoury !

Cf. aussi l’interview réalisée par Bruno Serrou en juin 2012, qui reprend des thèmes évoqués dans l’ouvrage.

Philippe Manoury – La musique du temps réel – Édition MF – juin 2012 – 157 p. – 13 €

 

Arnold Schönberg – Pierrot lunaire – Alda Caiello – Prazák Quartet – Suite op.29

Arnold Schönberg – Pierrot lunaire – Alda Caiello – Prazák Quartet – Suite op.29

Arnold Schönberg - Pierrot lunaire - Alda Caiello - Prazák Quartet
Arnold Schönberg – Pierrot lunaire – Alda Caiello – Prazák Quartet
Cela fait toujours bizarre, 100 ans après la création, de cataloguer cet article sur Pierrot lunaire en « musique contemporaine ». Il s’agit du 6e volume de l’intégrale de la musique de chambre d’Arnold Schönberg chez Pragadigitals, réalisée principalement par les membres du quatuor Prazák. C’est d’ailleurs le nouveau premier violon de l’ensemble,  Pavel Hůla, qui supervise la suite op. 29, que nous ne commenterons pas ici.
Pour se sentir en terrain de connaissance, ayant déjà eu l’occasion de m’entretenir avec celui-ci, j’ai confronté cette nouveauté avec la version qu’en donna Peter Eotvös avec mon ancienne amie et très grande artiste Phyllis Bryn-Julson (RCA – 1993) ; j’en propose ci-dessous le 1er lied dans les deux versions.

Pierre Barbier résume bien l’histoire de l’interprétation de ce cycle de 21 poèmes en citant Marya Freund ou Helga Pilarczyk et soulignant que tant Maderna que Boulez se sont tournés vers le chanté plus que vers le parlé. Les notes de la ligne de chant existent pourtant bel et bien, Schönberg n’a jamais été vraiment clair sur le sujet – apparemment, seul le premier poème présente une fois dans la partition les indications « gesungen » puis « gesprochen » (à trois notes d’écart…) mais c’est tout.

Quand on est assez réfractaire au caractère un peu ectoplasme du mélodrame, que l’on goûte peu le genre cabaret façon Weill et que l’on est vraiment peu concerné par les poèmes horriblement datés d’Albert Giraud, genre Gustave Moreau de la poésie, on s’attelle à l’écoute et l’on est (re) pris par la qualité et l’inventivité de la partition.

On était de plus inquiet en lisant le nom de la chanteuse : elle chantait la dernière partie de la version originale de la Suite lyrique d’Alban Berg avec les Prazák à la Cité de la musique il y a bien un an, me laissant une impression plus que mitigée.

Ayant réussi à occuper l’espace dédié à la chaîne Hifi  en mettant ce disque pour l’écouter en SACD plutôt qu’au casque sur l’ordinateur, ma fille est partie en déclarant cela horrible, et ma femme – qui a l’oreille absolue – déclara que c’était chanté faux de bout en bout. On comprend que, 100 ans après, çà dérange toujours…

Et bien j’ai été emballé par l’interprétation. Je trouve que la prise de son est un poil trop réverbérée, mais c’est tout de même excellent, avec de l’ambiance. On ne se croit pas en studio grâce à la prestation de la chanteuse/diseuse. C’est chanté (pas faux autant que je puisse en juger) et c’est très caractérisé, très théâtral en même temps. Quel talent et quel tempérament ! L’interprétation globale  – instrumentalement magnifique – est plus dans l’affect que dans le strict respect des nuances de la partition, mais qui s’en plaindrait, tellement c’est vivant ?

La comparaison (ci-dessous Monderstrunken dans les 2 interprétations) est frappante avec la version de Phyllis Bryn-Julson : peut-être plus juste en hauteur (elle chantait assez souvent des partitions en quarts de ton*), cette dernière est tout de même plus univoque, et son allemand moins sonnant.

Phyllis Bryn-Julson
Phyllis Bryn-Julson
Alda Caiello
Alda Caiello

Richard Kurth, dans un article sur le Pierrot lunaire paru dans l’excellent ouvrage « The Cambridge companion to Schoenberg » ose un parallèle souvent éclairant entre certaines parties de l’oeuvre et des « échos de Schumann dans les ombres de la tonalité » à propos des Liederkreis de Robert Schumann ; par exemple, à propos de  Monderstrunken, il fait le parallèle avec Mondnacht, le n°5 des Liederkreis, que voici par DFD et Brendel : 

* Elle me racontait, que chantant sous la direction de Bernstein, alors qu’elle était alors la chanteuse préférée de Boulez, Bernstein n’arrêtait pas de lui dire qu’elle chantait un peu faux…

One feels weird, 100 years after the creation, to catalogue this article about Pierrot lunaire » in “contemporary music”.

It is the 6th volume of the integral of the chamber music by Arnold Schönberg at Pragadigitals, realized mainly by the members of the Prazák quartet.

I confronted this new issue with the version that gave Peter Eotvös with my former friend and great artist Phyllis Bryn-Julson (RCA – 1993); I propose below the 1st song in the two versions.
Pierre Barbier summarizes well the history of the interpretation of this cycle of 21 poems by quoting Marya Freund or Helga Pilarczyk and stressing that Maderna or Boulez turned towards more singing than speaching.

Notes for the singing line exist indeed, Schönberg having never been really clear on the subject – apparently, only the first poem presents in the score the indications “gesungen” then “gesprochen” (with an interval of three notes…) but it is all.

When one is rather refractory to the ectoplasm character of the melodrama, doesn’t appreciate Weill’s cabaret music and is really little concerned with the old-fashioned of Albert Giraud, sort of Gustave Moreau of poetry, we harness with listening and are taken by the quality and the inventiveness of the partition.

We were rather anxious reading the name of the singer: she sang the last part of the original version of the Lyric Suite by Alban Berg with the Prazák in La Cité de la musique in Paris well a year ago, leaving me an impression more than mitigated.

Having succeeded in occupying the space dedicated to the stereo by putting this disc to rather listen to it on SACD rather than with a helmet on the computer, my daughter left, declaring it was horrible, and my wife – who has absolute pitch – declared that it was sung false from the beginning to end. It is understood that, 100 years afterwards, it still disturbs…

I have been amazed by the interpretation. I find that the sound recording is a little bit too much reverberated, but it is excellent nevertheless.

One does not believe oneself in a studio thanks to the singer/ monologuist. It is sung (not out of tune as far as I can judge) and it is much characterized, very theatrical at the same time. What a talent and what a temperament! The total interpretation – instrumentally splendid – more in the affect than in the strict respect of the nuances of the partition, but which would complain, so much it is alive?

The comparison is striking with the Phyllis Bryn-Julson version: perhaps more in tune (she rather often sang partitions in quarter tones), it is a little bit monotonous, and the German is less good.

Richard Kurth, in an article on Pierrot lunaire published in an excellent book « The Cambridge companion to Schoenberg » draw a parallel between some part of Pierrot and « echoes of Schumann in the shadows of tonality » with the Liederkreis by Robert Schumann ; for example, for  Monderstrunken, he makes a parallel with Mondnacht,  n°5 of Liederkreis, which you can listen to on the left by DFD and Brendel.

The Cambridge companion to Schoenberg
The Cambridge companion to Schoenberg

Orchestral Hi-Fi & dopamine

Orchestral Hi-Fi & dopamine

Stokowsky - Rimsky-Korsakov - Russian Eastern overture
Stokowsky – Rimsky-Korsakov – Russian Eastern overture

Cela a été récemment prouvé : comme avec les drogues ou la nourriture, la musique peut générer chez certains la circulation de dopamine, « neuromédiateur du plaisir et de la récompense ». Chez moi, cela se traduit, au disque ou lors de concerts exceptionnels – et pas seulement orchestraux -, par la génération de frissons du crâne aux doigts de pieds…

Si la littérature au sujet de la dopamine insiste sur le plaisir lié à l’attente de la récompense de retrouver des effets connus, çà peut marcher aussi avec des œuvres jusque-là inconnues, par exemple avec la découverte d’un inédit de Karl-Amadeus Hartmann par Kubelík : les Hymnes symphoniques. Sans doute l’émotion de retrouver mêlés les styles de Stravinsky et de Berg…

Pour en rester à l’orchestre reproduit sur une chaîne Hi-Fi, je voulais illustrer ce propos par deux monstres sacrés de la direction d’orchestre, Stokowsky et Svetlanov ; deux interprètes qui ont pu paraître parfois outranciers, le 1er surtout, mais qui ont laissé quelques enregistrements très « dopamine » ; Svetlanov nous a donné à Paris nos plus beaux moments de concert, même si çà ne « marchait » pas à tous les coups. C’était un spécialiste du crescendo fffff  : dans certaines œuvres, la salle vibrait tant que l’on croyait que l’on allait s’envoler…
Ici, la fin du Poème de l’extase

(ne pas manquer non plus son interprétation délirante d’Islamey de Balakirev, que l’on peut trouver sur Youtube… ou ses symphonies de Tchaikovsky chez Canyon).

Quant à Stokowsky, ici la Grande Pâque russe avec l’orchestre symphonique de Chicago (1968) avec un superbe effet de soufflet :


Cf. aussi, par exemple, ses magniques Images de Debussy avec le LSO chez EMI.

Enfin, encore un peu de dopamine avec le 3e mouvement de la 9e de Mahler par Kubelík en concert à la Bavaroise en 1975, certes bien moins bien enregistré :

J’ajoute évidemment (31/10/12) la récente réédition du Tricorne par Ansermet chez Praga Digitals, ici pas besoin d’extrait, il faut se précipiter pour l’acquérir et l’écouter en SACD… en plus ce n’est pas cher.

 

Svetlanov - Scriabine - Le poème de l'extase
Svetlanov – Scriabine – Le poème de l’extase

That was recently proven: as with drugs or food, the music can generate circulation of dopamine, “neurotransmitter of the pleasure and the reward”. For me this results, on Hi-FI or sometimes in exceptional concerts – and not only orchestral -, by the generation of shivers from cranium to the toes… If the literature about the dopamine insists on the pleasure related to waiting the reward of finding known effects, that can go also with works previously unknown, for example with the discovery of a new work of Karl-Amadeus Hartmann by Kubelík: Symphonic Anthems. Emotion probably linked to discover a work which blends wonderfully the styles of Stravinsky and Berg…
To remain with orchestra reproduced on a hi-fi system, I wanted to illustrate this matter by two superstars of conducting, Stokowsky and Svetlanov; two interpreters who could appear sometimes exaggerated, 1st especially, but who left some very “dopamine” recordings; Svetlanov gave us in Paris our more beautiful moments in concerts.
He was a specialist in fffff crescendo: in certain works, the room vibrated as much as it was believed that one was going to fly away… Here, end of the Poème de l’extase… (not so clean as for Abbado or Boulez, but who cares ?)

(not to miss either its delirious interpretation of Islamey de Balakirev, which can be found on Youtube… or his symphonies of Tchaikovsky for Canyon).

As for Stokowsky, here Eastern Russian Overture with the Chicago symphony orchestra (1968): (rather clean)

Cf. also, for example, his magic Images by Debussy with the LSO for EMI.

Lastly, still a little dopamine with the 3rd movement of Mahler’s 9th with Kubelík in concert with the Bavarian in 1975: (not so clean as Haitink or Boulez, but who cares again?)

Of course I will add (10/31/12) the Three cornered hat by Ansermet at Praga Digitals: the best reissue I have heard for years; no excerpt here for this very famous session, just get it and listen to it on a SACD device… (bargain price moreover).

 

Etienne Barilier – Musique

Etienne Barilier - Musique
Etienne Barilier – Musique – Éd Le Fallois

Un livre épatant d’Étienne Barilier dont on a déjà pu rendre compte de son ouvrage sur Alban Berg ou de son roman Piano chinois.
Un de ses premiers titres (1988), ce roman nous tient en haleine malgré le sujet : un pianiste suisse traverse une dépression à la suite d’un papier dévastateur d’un critique musical reconnu. Il retrouvera en villégiature au Portugal ce même critique ainsi que la jeune veuve d’un compositeur contemporain. Entre idylle naissante, joutes avec le critique et la question lancinante du caractère génial du compositeur défunt au travers de sa sonate pour piano, l’affaire se terminera assez mal…
Au risque de se répéter, c’est épatant d’intelligence, de malice, de profonde compréhension  de la musique et ça se lit comme un polar. On peut le trouver en cherchant bien sur le Net.

Leçon d’honneur à l’Université de Lausanne le 6 mai 2013

Au fait, « Musique » est le nom du chat de la veuve qui sera le confident muet du pianiste tout au long de l’ouvrage.