Arvo Pärt – Julien Teyssandier
Mise au point
Combien de fois n’ai-je entendu « la musique contemporaine, j’aime pas, mais Arvo Péèêrt, j’aime bien » (pire : remplacer Pärt par Glass…). Une anecdote : alors que je préparais mon papier sur Denisov et m’assoupit en écoutant sa musique sur YT, à mon réveil, je me dit « qu’est-ce que cette m…. » : YT était passé à de la musique de Pärt…
C’est dire si je regardais d’un œil dubitatif cet ouvrage d’un auteur qui se destinait auparavant à la composition musicale. Mais la page 43 m’a rassuré sur ses positions esthétiques : « […] Et je ne crois pas à la critique systématique de l’atonalité, pas plus qu’à un retour – aussi académique que ce qu’il prétend dénoncer – vers une forme de classicisme. Les néo-tonaux comme Karol Beffa n’ont souvent qu’une seule eau à la bouche, celle d’une musique normée qui exclut par principe tout ce qui pourrait la contester. Curieuse méthode. Car il n’y a pas les choses qui marchent d’un côté et celles qui ne marchent pas de l’autre : il y a la poésie et son refus » […].
Point de vue
Si l’ouvrage présente quelques redites (voulues ? : les grains de pollen lumineux, le bleu de la ville), la lecture de cet été à Tallinn s’avère prenante, façon construction musicale au travers justement de certains thèmes récurrents et du parallèle entre les émotions de l’écrivain – via Tallinn et son double, sa compagne d’un été – et la description quasi chronologique de l’œuvre de Pärt, du dodécaphonisme au « tintinnabulisme ».
L’auteur voit une prémonition des « tintinnabuli » dans les adagios de Mahler, le quatuor à cordes de Fauré, quelques pièces de Debussy, Webern ou le mutisme de Sibelius ou encore des pièces de Takemitsu ; j’ajouterais volontiers à cette liste le Jardin du sommeil d’amour. Certaines musiques sont prenantes ou prégnantes au premier abord, elles ont parfois un goût de trivial à leur réécoute. L’auteur concède que certains peuvent ne pas aimer cette musique. En écoutant les œuvres que j’ai collationnées ci-dessous, je dirais que j’ai trouvé les œuvres de la première période bien intéressantes… Mais c’est un ouvrage précieux pour les ‘fans’ du compositeur estonien et qui révèle bien des connexions musicales au fil des siècles pour les autres.
La musique contemporaine, j’aime bien, Arvo Péèêrt, ça peut aller.
Illustrations
L’éditeur souligne qu’il faudrait écouter du Pärt avant d’aborder la lecture ; je propose ci-dessous (avec les numéros de page de cet ouvrage non chapitré) quelques illustrations : lieux, œuvres, compositions de Pärt – et d’autres de compositeurs cités, disponibles sur le net.
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Picasso – Enfant à la fleur
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