Armand Angster – Bertrand, Fedele, Ferneyhough, Lachenmann, Posadas, Robin
Christophe Bertrand (1981-2010) – Dikha pour clarinette, et électronique (2001)
Brian Ferneyhough (1943*) – Time and motion study I pour clarinette basse (1971-1977)
Alberto Posada (1967*) – Sinolon pour clarinette (2000)
Ivan Fedele (1953*) – High pour clarinette basse (2005)
Helmut Lachenmann (1935*) – Dal Niente (intérieur III) pour clarinette (1970)
Yann Robin (1974*) – Art of Metal II pour clarinette contrebasse métal et dispositif électronique en tempe réel (2007)
Fondateur avec la soprano Françoise Kubler de l’ensemble Accroche Note, Armand Angster nous propose un récital solo de pièces de compositeurs contemporains très varié.
La pièce du défunt Christophe Bertrand marie habilement soliste et électronique dans une sorte de babillage très ludique.
L’oeuvre de Ferneyhough est brillante, d’une grande variété d’attaques, de modes de jeux, de sonorités, je l’ai trouvé également ludique, sortant la clarinette basse d’un aspect un peu obligé de noirceur et de profondeur abyssale. Une pièce bien réjouissante mais sans doute d’une grande difficulté de réalisation, ici magnifique.
La pièce d’Alberto Posadas présente des mode de jeux extrêmement sophistiqués, elle est plus « polyphonique », mais ses cantilènes successives – pour faire simple – un peu stridentes finissent par lasser.
High de Fedele est une transcription (rare…) d’une pièce initialement écrite pour trompette en hommage à Miles Davis. Certes jazzy, mais un rien bavarde à mon goût.
Avec H. Lachenmann, c’est toujours une sorte de sidération devant une sorte de méta-instrumentation, pourtant précise et exigeante comme du Webern. On pense qu’en lui confiant une seule boîte d’allumettes, il en sortirait une partition intéressante. Superbe pièce. On pourra comparer cette version d’Armand Angster, avec celle, plus « mélodieuse » mais moins contrastée, d’Eduard Brunner.
Enfin, Art of Metal II de Yann Robin, qui complète le cycle abordé par un autre virtuose de la clarinette, Alain Billard. C’est vivant, dynamique, plein de gros et grand son, bref jouissif ! Je reconnais que mes commentaires sont loin du texte très bien documenté de Patrick Szersnovicz qui écrit à propos de cette pièce : « […] longue éruption criblée de stridences, offre un impact sensoriel qui, loin de s’inféoder à une éventuelle transposition visuelle ou scénique – forcément réductrice – , exige plutôt une écoute attentive du travail de dissociation d’une totalité sonore et de sa recomposition en un ordre différent. », ce qui me laisse coi…
Cette œuvre ici par Alan Billard.
Un grand bravo à Armand Angster et à l’éditeur.