Grande soirée hier soir à la Philharmonie pour un récital Schubert-Brahms d’Arcadi Volodos.
Je n’ai découvert ce pianiste qu’il y a quatre ans dans le 2e Concerto de Brahms (cf.), moment magique où le pianiste couvrait presque l’orchestre avec son immense sonorité, pianiste assez extraverti qui prenait quasiment la place du chef en appelant les entrées des solistes.
C’était hier par contre un modèle d’intériorité : à peine un fff tout au cours de la sonate n°18 D.894 et des six Klavierstücke op.118. Le pianiste nous fait voyager dans l’univers schubertien en nous prenant par la main et caractérise si bien les petites pièces brahmsiennes. C’est du piano extrême dans toutes ses qualités : l’organisation de l’interprétation, avec ses silences habités dans Schubert, son toucher dont la palette dynamique comme celle de ses couleurs paraît infinie. La sonate de Schubert apparaissait dans un de ses premiers disques en 2001. On y retrouve presque la magie du concert d’hier soir. Difficile de savoir quand il se produira de nouveau en France en l’absence de site web, mais il sera le 3août au Festival de la Vézère. Ce récital faisait partie de la série « Piano quatre étoiles » qui a été créée en 1967.
Comme un bonheur n’arrive jamais seul, j’ai assisté ce week-end, dans les écuries du château de Chantilly à un programme de stars. Martha Argerich à 80 ans a toujours ses doigts, Maxim Vengerov fut impérial dans la sonate de Franck et Evgeni Kissin est toujours un très grand pianiste… Ces séances d’enregistrement vidéo devraient être prochainement disponibles sur les plateformes spécialisées.