Alban Berg – Violin concerto
Manon Gropius était la fille d’Alma Mahler et de l’architecte Walter Gropius,morte soudainement le 22 avril 1935 à 18 ans, des suites d’une poliomyélite : « Mutzi » fit apparemment grande impression à l’époque.
Nul doute que l’hypersensible Alban Berg, très lié à la gourmande Alma Mahler, bien que créant ainsi le premier concerto dodécaphonique, n’ait été inspiré par cette catastrophe et accepta finalement de répondre à la commande du violoniste Louis Krasner, apportant ainsi du retard à la complétion de son dernier opéra Lulu. Requiem pour Manon, ce sera le requiem de Berg lui-même qui décédera le 24 décembre de la même année, des suites d’une piqûre de guêpe infectée. C’est une œuvre magnifique, même si à mon avis son succès est plus dû à l’introduction avec le jeu sur les cordes à vide du violon et à la citation du choral de Bach, qu’à une profonde compréhension de l’œuvre… Je me permets cette anecdote : étant étudiant, un ami apporta son violon et je jouai les cordes à vide et m’écriai : « mais c’est le concerto de Berg », ce qui laissa l’assistance pantoise… Comme quasi toutes les œuvres de Berg, c’est une partition géniale. Si j’ai voulu faire ce papier, c’est par réaction à la discographie de Patrick Szernovitch dans le dernier numéro de Diapason qui rejeta d’emblée la version studio de Szeryng / Kubelík – DG, 5/1968, l’estimant seulement fidèle à la lettre. Il retiendra finalement la version Ferras / Prêtre – EMI. Outre Goldberg, on a un concert de cette œuvre par Ferras / Kubelík de 1960, mais la meilleure version du chef est, comme souvent, celle donnée en concert 2 jours avant l’enregistrement studio avec Szeryng. |
Manon Gropius was the daughter of the remarried Alma Mahler and the architect Walter Gropius; she died at 18 in April, 22, 1935.
There is no doubt that the hypersensitive Alban Berg, very linked to Alma Mahler, while creating the first twelve-tone concerto, has been inspired by this disaster and agreed finally to respond to the command of the violinist Louis Krasner, bringing thus delays in the completion of his last Opera Lulu. Requiem for Manon, this will be the requiem for Berg himself who died on 24 December of the same year, due to an infected wasp sting. As almost all the Berg works, it is a great score. If I wanted to make this paper, it is in reaction to the discography made by Patrick Szernovitch in the latest issue of Diapason who rejected the studio version by Szeryng / Kubelik – DG, 5/1968, quoting it only faithful to the letter. He will finally hold the version Ferras / Prêtre – EMI. In addition to Goldberg, we have a concert of this work by Ferras / Kubelik in 1960, but the best version of the conductor is, as often, given in concert 2 days before the studio recording with the same Szeryng. |
Kubelik – Szeryng – Berg Violin concerto |
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Donc 2 citations dans cette œuvre : Le choral Est ist genug de la cantate BWV 60 de Bach : dont voici le texte, avec comme sous-titre « Dialogue entre la peur et l’espoir » : C’en est assez: Seigneur, quand il te plaira accorde-moi de mourir ! mon Jésus vient ; Maintenant, bonne nuit, ô monde ! Je vais dans ma demeure céleste, je pars rassuré et avec joie, mes grandes souffrances restent là. C’en est assez.et la chanson traditionnelle corinthienne “Ein Vogel auf’m Zwetschgenbaum:” : A bird on the plum tree has wakened me,
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2 citations in this work:
The choral Est ist genug from cantata BWV 60 by Bach: and an Autrian traditional song “Ein Vogel auf’m Zwetschgenbaum:” : A bird on the plum tree has wakened me,
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Here a documentary with Helena Berg
La version DGG est une belle version, assez aride et enregistrée dans une acoustique un peu mate. J’aime beaucoup aussi celle de POerlman avec Ozawa, dans une optique plus « détendue ».
Très intéressant blog, au demeurant. J’étais déjà un lecteur assez assidu du site consacré à Kubelik, chef que j’apprécie -notamment ses Mahler, contre lesquels j’échangerais tous les Bernstein du monde, et ses Beethoven-.
Pour le cto de Berg, vient de sortir une lecture magnifique : Shaham / Robertson / Dresde
Je me réjouis de l’entendre, merci !
De toute façon, même si je ne prétends nullement détenir LA vérité, je pense que la plus belle version est celle de Suk/Ancerl, qui fait de cette œuvre magnifique un immense classique, où tout semble à sa place, comme toujours avec Ancerl, le chef d’orchestre que j’admire le plus pour tout ce qu’il a fait et hélas pour tout ce qu’il n’a pas pu faire (ses disques Dvorak, Smetana, Janacek sont exceptionnels, mais n’oublions pas ses Mahler, sa 1re et sa 9e symphonie sont parmi les plus belles versions, ainsi que sa 2e de Brahms). En fait, tout ce qu’il a fait à Prague, avant l’arrivée des affreux de 1968, est génial ! Quelle tristesse que sa fin de vie…
la bataille entre « ancerliens » très nombreux dans les pays francophones et les fans de Kub dont je suis continue… J’espère avoir le temps un jour de faire une discographie d’Asrael…