Karl Amadeus Hartmann (1905-1963) – Simplicius Simplicissimus
Simplicius Simplicissimus
Juliane Banse, Will Hartmann, Peter Marsch, Ashley Holland, Kristof Lorek, Michael Elder, Harry Peeters, Netherlans Radio Philharmonic orchestra and Choir, Markus Stenz. 24/11/2012 – Concertgebouw
Challenge Records
Un opéra de ce compositeur toujours aussi relativement méconnu, en France notamment. Il s’agit de son unique opéra, écrit en pleine montée du nazisme entre 1934 et 1936, profondément révisé en 1957.
L’œuvre est basée sur la nouvelle Der abenteuerliche Simplicissimus by Hans Jakob Christoffel von Grimmelshausen (1669) : La Guerre de Trente ans fera passer la population allemande de 12 à 4 millions de 1618 à 1648… La société y est représentée sous forme d’un arbre au pied duquel vivent les paysans, avec juste un peu plus haut les soldats. Il tueront sa famille, il sera hébergé par un ermite (et aura peur du loup rôdant : Hitler), il finira bouffon du gouverneur avant que les paysans ne viennent tuer toute la cour.
On peut certes reprocher à Hartmann ses tendances « néo » : nombre de moments dans son œuvre sont inspirés ici par Stravinsky, là par Berg, etc. ; ici l’ouverture est écrite en hommage à Prokofiev et l’ombre d’Hindemith plane tout du long (ce qui n’est pas pour nous déplaire dans un opéra…).
Il n’empêche que sa musique possède son style propre, avec une écriture aussi variée que virtuose, ici dans de nombreux styles différents pour allier variété et dramatisme.
Superbe captation en SACD, direction dynamique et efficace de Markus Stenz, très beau plateau, au premier rang duquel la soprano Juliana Banse qui incarne Simplicius.
Le temps de Hartmann viendrait-il enfin?