C’est toujours un mystère ou plutôt une grande déception : quand j’évoque le nom de Philippe Entremont à des jeunes musiciens professionnels j’obtiens un « ? » (idem pour Kubelík…), alors que ce même nom prononcé devant des musiciens professionnels plus âgés, on me dit : « un maître ! ». Mais peu savent sa grande et longue carrière de chef d’orchestre (cf. mon livre). Et encore moins qu’il a dirigé le Conservatoire américain de Fontainebleau de 1994 à 2013. Âgé maintenant de 87 ans, il poursuit ses activités de pianiste et chef de par le monde. J’étais avec lui il y a peu à la Schola Cantorum pour le récital de fin de stage d’une de ses élèves et c’est un bonheur de partager les mêmes émotions musicales : à la sortie, tous les deux : « vous avez entendu ce Clair de lune ? ».
Il y a peu de témoignages disponibles de son travail de direction en CD, celui-ci est donc bienvenu. On a du mal à croire que cet orchestre était composé d’étudiants venus passer quelques semaines au Conservatoire américain de Fontainebleau – dont on fête le centenaire cette année : la maîtrise technique de chacun, l’homogénéité obtenue en si peu de temps, la réponse que l’on sent immédiate à la battue, un investissement et une énergie que l’on aimerait entendre plus souvent, c’est le propre des bons enregistrements ‘live’. J’avoue que je ne pensais pas avoir encore l’occasion d’écouter de bout en bout les Quatre Saisons ! Quant au Verdi, on a l’impression d’entendre la transcription de la Grande fugue !
Un disque tonique ! (Dom-Forlane)