Franco Donatoni – Ensemble Fa – Dominique My
On entend moins la musique de Franco Donatoni (1927 – 2000) depuis quelques années. Sa carrière démarra sous les auspices de Goffredo Petrassi et de Bruno Maderna, avant de découvrir les musiques de Pierre Boulez et Karlheinz Stockhausen dans les années 50-60 à Darmstadt. Malgré les nombreuses influences qu’il subit, son œuvre présente certaines constantes : une certaine beauté plastique, une musique très animée, avec des couleurs toujours claires, si ce n’est méditerranéennes… Le présent CD est l’édition d’un concert donné par l’ensemble Fa de Dominique My en 1996. Les 6 œuvres présentées donnent un bon aperçu de cette œuvre (près de 200 opus…), même s’il est limité à un orchestre de chambre : For Grilly (1960), Etwas ruhiger in Ausdruck (1967) ; Lumen (1975), Spiri (1977), Le ruisseau sur l’escalier (1983) et Refrain III (1993). La pièce la plus ancienne, For Grilly pour 3 vents, 3 cordes et percussionniste a beaucoup de charme et maintient l’intérêt tout au long de ses 6 mn. Etwas ruhiger in Ausdruck est écrit à partir de la Pièce op. 23 n°2 pour piano de Schoenberg ; de tendance sérielle, elle reprend le dispositif instrumental du Pierrot lunaire. Son atmosphère est plus raréfiée, sempre pianissimo, c’est en quelque sorte une série de variations placides sur la pièce originelle ; même si elle ne se départit pas d’une certaine élégance, son refus de toute dynamique laisse l’auditeur en attente d’un évènement consistant… Lumen est écrit à la mémoire de Luigi Dallapiccola, à partir de fragments d’œuvre retrouvés chez le compositeur. Ce tombeau commence par une sorte de thrène à la flûte, accompagnée par la clarinette basse pour ensuite pour atteindre un climax très coloré aux sonorités inouïes. Spiri pour dix instruments, tourne un peu en rond, à la manière d’Etwas, mais de nombreuses guirlandes donnent à la pièce son charme lumineux et presque gai. Le ruisseau sur l’escalier est une œuvre pour 19 instruments et violoncelle solo (Véronique Marin). De beaux passages, comme souvent de nombreux babillages ornithologiques, mais la nécessité du dialogue violoncelle / ensemble ne convainc guère. Enfin, Refrain III paraît à la fois plus ascétique et bavard, çà sonne un peu comme du Donatoni néoclassique ! |
It seems we hear less of the music of Franco Donatoni (1927 – 2000) these days. His career started under the auspices of Goffredo Petrassi and Bruno Maderna, before discovering the musics of Pierre Boulez and Karlheinz Stockhausen in the 50-60’ in Darmstadt. In spite of the many influences which it undergoes, his work presents certain constants: a certain plastic beauty, a very animated music, with always clear colors, if not Mediterranean… This CD is the edition in a concert given by the Ensemble Fa under Dominique My in 1996. 6 works presented give a good outline of this work (nearly 200 opus…), even if it is limited to a chamber orchestra: For Grilly (1960), Etwas ruhiger in Ausdruck (1967); Lumen (1975), Spiri (1977), Le ruisseau sur l’escalier (1983) and Refrain III (1993). The oldest part, For Grilly for 3 winds, 3 cords and percussionist has much charm and maintains the interest throughout its 6 mn. Etwas ruhiger in Ausdruck is written starting from the piece op. 23 n°2 for piano of Schoenberg; of serial tendency, with the instrumentum of Pierrot Lunaire. Its atmosphere is rarefied, sempre pianissimo, it is to some extent a series of placid variations on the original piece; even if it shows always a certain elegance, its refusal of any dynamics leaves the listener waiting for a consistent event… Lumen is written in the memory of Luigi Dallapiccola, starting from fragments found in the composer’s home. This piece starts with a kind of threnody to the flute, accompanied by the low clarinet reaching a very coloured climax with amazing sonorities. Spiri for ten instruments turns a little in round, in the manner of Etwas, but is luminous and almost charming. Le ruisseau sur l’escalier (The brook on the staircase) is a work for 19 instruments and solo cello (Veronique Marin). Beautiful passages, as often many ornithological prattling, but the need for the dialogue violoncello/together hardly convinces. Lastly, Refrain III appears at the same time more ascetic and talkative, it sounds a little as neo-classic Donatoni! |