Le clarinettiste Julien Chabod ne pouvait qu’enregistrer un album avec son compère de Klarthe, le corniste Pierre Rémondière. Accompagnés par le pianiste Julien Gernay, ils proposent de plus des pièces pour la plupart originales de compositeurs actuels. Certes la grammaire de ces compositions est assez traditionnelle, mais peu importe, puisqu’il s’agit d’œuvres à la fois consistantes et intéressantes.
Trio Lirico de Nicolas Bacri (1961*), pièce d’environ 16′, donne une impression de douceur, couleur générale du disque de part la tessiture des deux vents. C’est d’un lyrisme assez retenu, d’une poésie comme nimbée et très belle.
Les points cardinaux de Jean-Jacques Charles (1966*) : c’est vivant, timbré, avec une partie de piano cette fois significative, c’est rythmé, un peu jazzy avec encore cette fois cette impression de douceur nimbée.
Les Ombres errantes de Karol Beffa (1973*) sont écrites dans un contexte tonal assez élargi, je ne m’attendais pas à ce que ce soit l’œuvre la plus ‘moderne’ de ce programme (anecdote : j’avais pris à la discothèque de Paris une œuvre pour violoncelle et orchestre du compositeur et déclarait que j’allais presque écrire un papier intitulé : « un concerto pour violoncelle inédit de Vaughan Williams »). Rien de tel ici… C’est une œuvre empreinte d’une atmosphère mystérieuse très réussie (transcription d’un trio avec piano, violon et violoncelle).
Menaces de l’arc de Johan Farjot (19??*) est une courte pièce écrite sur un rythme un peu obsédant, toute en résonances.
Enfin, A Thing of Beauty d’Olivier Calmel (1974*) est une musique plus animée, décidée, presque joyeuse qui conclut superbement l’album.
Un disque aussi poétique qu’original.