Ce CD n’est pas une nouveauté (2011) mais Odradek vient de me le faire parvenir. À part les Gurrelieder et La Nuit transfigurée, la musique de Schoenberg ne remplit pas les salles et ne fait guère vendre de CDs. En témoigne le nombre d’enregistrements de « l’intégrale » de ses œuvres pour piano :
1957 | Eduard | Steuermann |
1959 | Glenn | Gould |
1973 | Marie-Françoise | Bucquet |
1974 | Claude | Hellfer |
1975 | Maurizio | Pollini |
1975 | Paul | Jacobs |
1991 | Katharina | Wolpe |
2002 | Elisabeth | Klein |
2009 | Hardy | Rittner |
2011 | Chen | Pi-Hsien |
2013 | Pina | Napolitano |
2013 | Laurent | Boffard |
2019 | Yoko | Hirota |
Des guillemets à intégrale, puisque il existe nombre de petites pièces éparses dans le catalogue de Schoenberg. Mais on n’enregistre généralement que les opus complets : 11, 19, 23, 25, 33a & b.
Si, pour être appréciée, la musique classique nécessite une fréquentation suivie, il en est de même pour la musique dite atonale. Après avoir écouté trop de Mozart ou même de Mahler, c’est même, pour moi, un véritable besoin.
Dans ma jeunesse, après avoir massacré une Gymnopédie ou Des pas sur la neige, je me rappelle de mon ravissement en déchiffrant le Langsam de l’op.19… Comme le souligne Pina Napolitano dans le livret la musique de Schoenberg est en effet d’une grande force expressive et romantique, malgré la modernité du langage pour l’époque.
Pour qui aborde ces œuvres, je commencerais par les op.11 & 19 sans doute les plus immédiatement accessibles. On pense parfois aux dernières œuvres pour piano de Brahms. Le « plat de résistance » est la Suite, opus sériel faisant pourtant référence à des formes du passé, avec son superbe intermezzo brahmsien situé au centre des cinq pièces.
Pina Napolitano est exemplaire d’engagement et d’expressivité.