Rencontre avec de jeunes – âgés de 24 à 29 ans – et sympathiques instrumentistes à vent, tous issus du Conservatoire de Paris, qui ont décidé il y a quatre ans de fonder ce quintette à vents ou plutôt cet ensemble, car ils cherchent à donner de nombreux concerts en formation élargie.
Naissance de l’ensemble
Ils s’étaient en fait trouvés de nombreuses des affinités avant la création de l’ensemble ; c’est Yves Petit de Voize, conseiller de la Fondation Singer-Polignac, qui avait demandé au clarinettiste Amaury Viduvier de fonder un groupe de vents, et c’est ainsi que l’ensemble est né. Citons les quatre autres membres : Mathilde Calderini, flûte – Philibert Perrine, hautbois – Rafael Angster, basson (absent lors de l’interview) et Nicolas Ramez, cor.
Ils donnent environ une trentaine de concerts par an, en France principalement, avec une tournée asiatique en préparation pour l’an prochain. Il leur faut évidemment arriver à synchroniser leurs agendas respectifs, chacun étant soliste dans différents orchestres (respectivement Garde républicaine, National de Lille, Opéra de Paris, Orchestre de chambre de Paris et Philharmonique de Strasbourg et se produisant en plus en musique de chambre avec d’autres partenaires.
« Le quintette à vent est un exercice exigeant : si les instruments présentent plus de sonorités contrastées qu’un quatuor à cordes par exemple, il faut alors allier les timbres et les différents modes d’émission du son. Il n’y a finalement que peu de quintettes à vent constitués, c’est un type de formation que l’on veut défendre même si encore une fois la mise au point d’un son d’ensemble peut s’avérer fastidieuse ».
La littérature pour quintette à vent est relativement réduite et a pris corps surtout au XXe siècle, même si l’on peut citer les œuvres d’un Antonin Reicha au début du XIXe siècle. D’où parfois le recours à des transcriptions, comme celle inattendue du Quatuor américain de Dvořák qui figure sur leur premier CD. L’ensemble cherche d’ailleurs à susciter des partitions nouvelles et des projets sont en cours, même si de nombreux compositeurs ne connaissent par forcément bien les capacités et les caractéristiques techniques du quintette à vent.
Premier disque
C’est lorsqu’ils ont remporté le 1er prix du Concours international de musique de chambre de Lyon l’an dernier que le label NomadMusic leur a proposé d’enregistrer leur premier disque : Bagatelles de Ligeti, Quintette de Nielsen et donc le Dvořák (critique à venir lors de sa parution fin novembre). Ce sont des musiciens épris de perfection : ils ont enregistré ce CD en près de quatre jours de travail. « On adore jouer le Nielsen et de nombreuses personnes qui connaissent bien la Quatuor américain, malgré quelques préventions au départ, nous ont dit avoir redécouvert l’œuvre en quelque sorte. On aime aussi beaucoup jouer le 2e quintette de Jean Françaix, même si son écriture est très difficile ».
Panthéon
J’ai demandé aux quatre présents quelles étaient les personnalités marquantes de leur instrument : Pour Nicolas Ramez, André Cazalet, bien sûr, d’autant qu’il l’eut comme professeur, ou aussi Radek Baborak ; pour Mathilde Calderini, Jean-Pierre Rampal ou Emmanuel Pahud ; pour Amaury Viduvier, les clarinettistes Paul Meyer, Pascal Moragues ou encore l’allemand Andreas Ottensamer.
Je leur propose – virtuellement – un poste de super-soliste dans l’orchestre de leur choix : deux me citent immédiatement le LSO, mais aussi le Philharmonia, le Concertgebouw, cependant Berlin plairait bien aussi… sauf pour Amaury Viduvier, qui joue d’un instrument français incompatible.
Prochain concert
Ils joueront salle Cortot le mardi 27 novembre prochain, avec notamment le Ligeti et le Dvořák – Programme