Bien peu de mélomanes connaissent le nom de José David et André Caplet, outre son amitié et collaboration avec Debussy, n’est guère connu que pour ses orchestrations et son Conte fantastique pour harpe.
José David (1913-1993)
La pianiste française Magali Goimard s’investit dans des répertoires peu fréquentés et propose ici une anthologie du compositeur vendéen José David, incluant des inédits. Le livret écrit par la pianiste note curieusement « artiste engagé et tourné vers la musique de son temps, il est resté néanmoins sensible aux langages musicaux des Romantiques et des compositeurs de la Belle Époque »… Donc, cher lecteur, pas de panique : pas de post-Stockhausen ni même post-Schoenberg ici, mais une musique élégante, d’un style du début XXe, souvent évocatrice de lieux vendéens – j’ai pu compléter ainsi ma page consacrée aux œuvres musicales impressionnistes. Un disque qui présente des pièces tantôt légères, tantôt proposant des atmosphères bien attachantes.
Le tout est interprété avec beaucoup de sensibilité par Magali Goimard. Un CD Artalinna.
Le prochain concert parisien de la pianiste aura lieu le samedi 10 juin prochain – Site
André Caplet (1878-1925)
L’ensemble nordiste Musica Nigella – dont on avait apprécié un récent album Ravel, nous propose une anthologie d’œuvres d’André Caplet.
Parmi celles-ci, une œuvre de jeunesse (1900), la Suite persane pour dixtuor à vent propose mélismes et sonorités chaleureuses. On sera sous le charme de la Légende, poème symphonique pour saxophone et ensemble, œuvre commandée comme de nombreuses autres (la Rhapsodie pour saxophone et orchestre de Debussy notamment) par la saxophoniste Elise Hall.
Les prières pour voix, harpe et quatuor à cordes peuvent faire penser aux peintures de Maurice Denis ; elles sont à la fois recueillies et candides – très belle prestation de la soprano Cécile Achille.
L’orchestration des Trois fables de La Fontaine a été complétée par Takénori Némoto, le directeur musical de l’ensemble. Elles sont à la fois charmantes, pittoresques et pleines de vie.
Enfin, le « tube » qu’est le Conte fantastique restitué ici dans toute sa dimension aussi fantastique que glaçante. Mention spéciale à la harpiste Iris Torossian.
Une réussite – Un disque Klarthe.