Le pianiste Nicolas Stavy a réalisé un programme d’œuvres rares ou inédites de Dmitri Chostakovitch. Ce dernier est né en 1906, année de la création de Madame Butterfly et décédé en 1975, peu après la création de Répons.
Au programme, une transcription partielle pour piano à quatre mains de l’Adagio de la 10e symphonie de Mahler, des pièces de jeunesse essentiellement pour piano et la transcription pour piano et percussions de la 14e symphonie de l’auteur.
Compositeur très prolifique, Chostakovitch a réalisé également des transcriptions, notamment pour permettre de faire entendre des musiques étrangères alors bannies en URSS – il a réalisé ainsi une transcription de la Symphonie de psaumes. Il est dommage qu’il n’ait transcrit qu’un tiers de l’Adagio tant l’écoute est passionnante : on n’a pas ici un squelette de la partition, mais un éclairage vif sur ses harmonies.
Le morceau de résistance de l’album est donc la transcription de la 14e symphonie avec soprano et basse, écrite initialement pour ensemble de cordes et percussion – j’engage à lire la page WP qui lui est consacrée. Comme pour Mahler, il s’agit ici d’une recréation : le remplacement des cordes par les marteaux du piano agit comme un révélateur de la partition. Et comme pour l’autrichien, on y sent la crainte omniprésente de la mort. Tout au long des 11 mouvements, la soprano Ekaterina Bakanova et la basse Alexandros Stavrakakis montrent leurs talent vocaux et de caractérisation : Nicolas Stavy a su faire appel à de remarquables musiciens, notamment le percussionniste Florent Jodelet.
Un disque réussi et passionant.