Rafael Kubelik et le régime communiste tchèque
Je connaissais l’histoire, mais là voici narrée en détail sur le blog de la Philharmonie tchèque (les photos en proviennent), j’en propose un résumé en français :
On sait que Kubelík quitta la Tchécoslovaquie le 17 juillet 1948 pour fuir le régime communiste instauré par un coup d’état en février de la même année. En 1968, pour le 50e anniversaire de la création de ce état, des émigrés tchèques de Chicago demandèrent au graveur Jiří Harcuba de créer une médaille pour cette occasion, ce qui lui vaudra d’ailleurs 4 mois de prison… Kubelík, qui avait lancé un boycott vis-à-vis des pays communistes, signé par une centaine d’artistes dont Stravinsky et Bernstein, décida d’en commander 110 exemplaires.
L’orchestre philharmonique tchèque était en tournée et donnait un concert à Lucerne fin août 1969. La maison de Kubelík se situait à Kastanienbaum (sa veuve, la soprano Elsie Morrison – 94 ans, doit toujours y habiter), village proche de Lucerne : il invita chez lui l’orchestre et son chef, Václav Neumann. Tous les musiciens ne vinrent pas, mais ils furent cependant nombreux ; à la fin de l’après-midi, Kubelík leur déclara « nous jouerons de nouveau ensemble ! »), mais cela ne produirait qu’en 1990. Kubelík offrit une médaille à chaque musicien présent, le malin clarinettiste Jaroslav Kopáček fit 2 fois la queue pour en avoir 2… A leur arrivée à Édimbourg, les autorités tchèques intimèrent l’ordre aux musiciens de rendre toutes les médailles.
Seules 3 médailles furent gardées, dont celle – la 2e – de notre clarinettiste. En 1990, quand Kubelík put revenir diriger son orchestre, Jaroslav Kopáček vint lui demander de signer l’autre face de la boite contenant la médaille.
Kubelík : « ainsi donc c’était vous ! ».
Quelques autres photos de la réception d’août 1969 :
Merci pour cette belle (petite) histoire
Vous devriez en signaler la,primeur à la jeune tchèque de France Musique…
La musique est notre amitié
Bruno Courault