La jeune prodige ukrainienne a remporté l’an dernier le concours Long Thibaut. Le 1er prix ce ce concours illustre, non content de recevoir un joli chèque, a dorénavant la possibilité d’enregistrer un CD chez Warner. C’est de ce CD sont il s’agit.
J’ai commencé par écouter la 1ère sonate de Pokofiev Op. 80 et j’ai été « scotché » de bout en bout. Sans remonter jusqu’à la version du créateur et dédicataire David Oistrakh, l’excellente version de Vadim Gluzman paraît presque trop classique à côté de celle de Diana Tishchenko… Avec la splendeur et l’ampleur d’une sonorité colorée, la violoniste de 29 ans subjugue par son engagement ; elle donne l’impression de vivre chaque note émise par son très bel instrument (image sonore un peu trop large et réverbérée toutefois).
Son jeu s’adapte ensuite de façon étonnamment remarquable à la (2e) Sonate de Ravel, d’une finesse, d’une légèreté : on craignait que de par ses origines, on soit plus proche de Tzigane, il n’en est rien, on est plutôt du côté du Ravel féerique dès le 1er mouvement, avec ensuite un blues moins scandé qu’habituellement mais comme chanté rêveusement.
On appréciera également son absolue justesse d’intonation et sa fougue dans les 3e d’Enescu – roumaine à souhait – et d’Ysaÿe, pour violon seul.
Superbe CD. Elle donnera le 5e concerto de Mozart à la Cité de la musique le 3 décembre.