Prélude au concert de l’orchestre de Paris : Eric Tanguy
On ne connaît pas assez la série des « Préludes » aux concerts de l’orchestre de Paris – certes l’heure n’est pas pratique : 18h c’est un peu tôt pour ceux qui travaillent dans le quartier. Et il est dommage que ce Prélude ne soit pas capté, mais c’est gratuit et on l’impression d’avoir la Salle Pleyel pour soi seul.
Éric Tanguy est une homme d’abord simple et sympathique, sans doute à l’instar d’Henri Dutilleux auquel est dédiée sa dernière œuvre, Affettuoso, (cf. l’interview du compositeur), créée ce soir même par l’orchestre dirigé par son chef, l’excellent Paavo Järvi.
Outre cette création, le concert de ce soir comprenait le 1er concerto de Liszt, sa Danse macabre et la 4e de Tchaïkovski. Au piano la très impressionnante Valentina Listsa.
Au programme malin de ce prélude : La leggierezza, 2e des 3 études de concert de Liszt, une transcription pour violon et piano de la Barcarolle (juin) extraite des Saisons de Tchaïkovski. Ces deux pièces étaient encadrées par deux œuvres de Tanguy.
La Sonate pour deux violons (2011) [vif – lent – vif] rappelait qu’Éric Tanguy était violoniste de formation d’où son intérêt pour cet instrument (et pour le violoncelle d’ailleurs). L’œuvre, lumineuse, exploite toutes les possibilités du genre : imitations, dialogues, canons, on trouvera d’ailleurs dans les rythmes du 3e mouvement certaines réminiscences de Bartók – excellents instrumentistes : Anne-Sophie Le Rol et Glenn Rouxel. Et pour cause, puisque la pièce de l’Hongrois Liszt était interprétée par Suzana Bartal, pianiste d’origine roumaine mais née dans la communauté hongroise de ce pays. Après un début un peu extérieur, elle fit preuve ensuite d’une aisance et d’une légèreté épatantes.
Après Tchaïkovski, la Toccata pour piano d’Éric Tanguy (2006) est une pièce virtuose et très agréable. L’auteur insistait sur la continuité rythmique de la pièce malgré certains arrêts : on a eu tendance à la chercher malgré les qualités encore une fois éminentes de la pianiste.
Mais ce furent vraiment trois quarts d’heure de bonheur musical.
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