Pina Napolitano – Schoenberg & Bartok
Quelle bonne idée d’avoir créé un label consacré à la musique ‘moderne’ en sélectionnant à l’aveugle des artistes.
Quelle bonne idée d’avoir retenu ce programme, le Concerto pour piano de Schoenberg (1942) et le 3e de Bartok (1945) entourant l’Elégie de Krenek – 1946 – à la mémoire d’Anton Webern et la Musique d’accompagnement d’un scène de film de Schoenberg (1929). La guerre, la nostalgie imprègnent ainsi ce programme.
Quelle bonne idée d’avoir confié ce programme à des interprètes dont la qualité musicale semble le disputer à l’engagement artistique.
Quelle bonne idée d’avoir si bien produit et enregistré ce CD…
Schoenberg
La pianiste Pina Napolitano s’est fait une spécialité de la 2e école de Vienne, elle a d’ailleurs enregistré l’œuvre pour piano de Schoenberg chez le même éditeur. On pourrait dire ici que la clarté sonore rejoint la clarté de la restitution de l’œuvre. Ce concerto est décidément de mieux en mieux joué (cf. un papier précédent où j’avais été épaté par le Philharmonique de Vienne dirigé par Boulez dans un CD passé un peu inaperçu). On a ici une lecture vivante, chantante dans chaque intervention instrumentale et Pina Napolitano qui donne une exécution aussi musicale qu’évidente. De mieux en mieux jouée, la musique de Schoenberg paraît peut-être moins ‘moderne’ mais plus proche de nous. Excellente interprétation également de la Musique d’accompagnement. L’Élégie de Krenek a un rapport bien lointain avec la musique de celui à qui elle est dédiée, Anton Webern…
Bartok
On avait comparé nombre de versions du troisième de Bartok (ici – EN). Parmi les 5 de dessus du panier figuraient 2 femmes, Martha Argerich et Annie Fischer, en voici donc une troisième… Certes l’orchestre n’est pas le meilleur du monde (cordes un peu fines) mais il est d’un excellent niveau, il se nomme le LSO… c’est à dire le Liepāja Symphony Orchestra (Liepāja est une petite ville de 80 000 habitants à l’ouest de la Lettonie, sur la Baltique).
Son jeune chef, Atvars Lakstigala semble déjà un musicien aguerri, il sait dégager des atmosphères prenantes (l’œuvre n’en manque pas) et la soliste assure brillamment sa partie. L’écoute est très gratifiante, avec encore une fois cette clarté permanente à laquelle contribue la qualité de la prise de son.
Cela fait déjà trois fois que j’écoute ce disque qui « parle » à l’auditeur…
Extraits ici.