Pieter Wispelwey – Schubert : Sonate D. 574 – Brahms : Sonates Op. 99 & 100
J’avais bien reçu un récent disque de Pieter Wispelwey qui n’avait pas retenu immédiatement mon attention. Il s’agit en fait d’un projet en six volumes d’une intégrale des duos de Schubert et Brahms pour violoncelle et piano. 6 disques car il est fait appel à des transcriptions de plusieurs fantaisies de Schubert pour violon et piano, des sonates de Brahms pour clarinette ou alto, ou de quelques autres pièces pour flûte et piano.
J’avais une image un peu floue de ce violoncelliste, mais Régis Campo me disait tout le bien qu’il pensait de cet artiste (il doit écrire et lui dédier un concerto pour violoncelle). On peut ne pas goûter sa sonorité un peu aigüe, mais toutes ces préventions s’évanouissent lors d’une écoute attentive.
J’ai écouté plus particulièrement la sonate op. 99 de Brahms. Cette sonate paraît bien redoutable et il faut remonter à Casals pour entendre des phrasés qui sonnent vraiment, par exemple à l’entame du 1er mouvement, et ce malgré des versions célèbres unanimement louées. Pieter Wispelwey vous emmène en voyage dans des tempi décidés, des carrures affirmées ; on pourrait imaginer un piano plus « romantique » que celui de Paolo Giacometti (Barenboïm avec Du Pré par exemple), mais ils font tous deux remarquablement corps. Les phrasés amples mais sans surcharge interprétative de Wispelwey animent superbement l’adagio jusqu’à des passages oniriques. Et quel engagement dans les deux Allegro conclusifs, quelle évidence du discours musical !
On peut le trouver ici.