Pianistes françaises : Swiercz-Lamoure – Favre-Kahn
Quelques mots simplement pour présenter ces deux CD.
Emmanuelle Swiercz-Lamoure – Chopin – Valses
Bien content d’entendre à nouveau Emmanuelle Swiercz – maintenant Swiercz-Lamoure – dans Chopin. J’avais bien aimé ses Nocturnes également enregistrés Salle Colonne. Ce disque me paraît encore plus réussi ; je ne me rappelais pas connaître par cœur toutes ces vingt valses dont seulement huit furent publiées du vivant du compositeur. La prise de son est superbe, avec un piano clair, sonnant mais dans une ambiance chaleureuse. Elle réussit à ne pas nous ennuyer un instant dans ces Valses pour ainsi dire à la queue-leu-leu. Chacune est très bien caractérisée, tantôt virevoltantes, tantôt nostalgiques. Ses qualités de toucher, son délié, sont au service d’une vraie conception de chaque pièce. Si l’on n’a pas ici les embardées ou le chic suranné de grands chopiniens historiques, on ne les regrette pas un seul instant tant tout est ici d’une superbe musicalité. Une réussite.
Elle en joue quelques unes lors de son prochain récital à Gaveau le 17/11.
Laure Favre-Kahn – Vers la flamme
Georg Friedrich Haendel 1685-1759 / Wilhelm Kempff 1895-1991 Menuet en sol mineur | extrait de la suite n° 1 Maurice Ravel 1875-1937 Scarbo | extrait de Gaspard de la nuit 1908 Christoph Willibald Gluck 1714-1787 / Giovanni Sgambati 1841-1914 Mort d’Orphée | extrait d’Orphée et Eurydice 1762 Franz Liszt 1811-1886 Funérailles | extrait des harmonies poétiques et religieuses 1845-1852 Alexandre Borodine 1833-1887 Au couvent | extrait de la petite suite 1885 Robert Schumann 1810-1856 Scènes d’enfants opus 15 1838 Alexandre Scriabine 1872-1915 Vers la flamme opus 72 1914 Alessandro Ignazio Marcello 1673-1747 / Jean-Sébastien Bach 1685-1750 Adagio en ré mineur | transcription du concerto pour hautbois
Un programme original, avec trois œuvres phares : deux de virtuosité, Scarbo et Funérailles et les Scènes d’enfants avec quatre petites pièces de Bach, Borodine, Gluck et Haendel.
Le Haendel m’a paru un peu brouillon, mais il est suivi d’un Scarbo façon grand piano un peu feu-follet, tout en rythmes et couleurs de la meilleure venue. Le Gluck a été fait par Kempff, point…
Carrure pianistique impressionnante pour les Funérailles. J’avais fait le point sur un certain nombre de versions, celle de Laure Favre-Kahn vient s’ajouter à la liste de réussites, on appréciera la qualité des timbres, la tenue de la ligne, en un mot du grand piano.
Suit un Au couvent de Borodine atmosphérique à souhait.
Les Scènes d’enfants sont très bien rendues, c’était aussi le cas de Lise de la Salle. (reçu son tout récent disque « Bach unlimited » qui, lui, ne m’a pas emballé). C’est ici à la fois droit et très virtuose, « humoresque » et très allant, comme Rêverie, toute en clarté et pourtant si évocatrice. Décidément, Schumann sied bien aux pianistes françaises depuis Blanche Selva ! Un Vers la flamme avec un début si bien « pesé » pour une fin incandescente, sans jeu de mot.
Un merveilleux Marcello / Bach clôt le CD, une réussite pour le retour de la pianiste en studio dans un programme si bien varié et fourni.
Lise de la Salle – Bach Unlimited
Programme autour de Bach avec le concerto italien, la Chaconne avec la Valse-improvisation sur le nom de Bach de Poulenc, Prélude et fugue op. 46 de Roussel, la Fantaisie et fugue sur une thème de Bach de Liszt et trois pièces du compositeur Thomas Enhco.