Le pianiste français Guillaume Vincent était hier soir l’invité de la Saison Blüthner pour les quatre Ballades pour piano, op. 10 de Brahms et quatre extraits des Années de pélerinage – Suisse de Liszt dans cet ordre : Chapelle de Guillaume Tell – Au lac de Wallenstadt – Les cloches de Genève et Vallée d’Obermann.
Un grand, svelte et beau jeune homme de 27 ans, aussi décontracté sur scène que concentré au piano.
On l’a trouvé plus Lisztien que Brahmsien : les deux premières ballades nous semblaient manquer de fini et de couleurs, mais cela s’arrangeait ensuite avec notamment de superbes passages inspirés et poétiques – milieu de la 3e.
Par contre ses Liszt nous ont emballé ; on avait déjà remarqué que le piano Blüthner sonnait mieux sous ses doigts que sous ceux de certains pianistes précédemment écoutés dans cette même salle, malgré quelques notes graves un brin caverneuses. Technique éblouissante, homogénéité des registres, conduite des lignes, tout était du meilleur niveau, en témoignaient les moments élégiaques des Cloches de Genève.
Il aurait pu faire en bis un ou deux Debussy, plutôt que l’Humoresque de Dvorak ou Rêve d’amour, deux pièces qu’il joua avec humour et chic.
Un grand talent à suivre. Son premier CD en solo (2012) :