Philippe Hurel – Tour à tour
Tout à Tour I – L’envol pour orchestre
Tour à Tour II – La rose des vents pour orchestre et électronique
Tour à Tour III – Les rémanences pour orchestre
C’est un tour de force que ce cycle en trois parties dont on assistait ce soir à la création mondiale du 2e volet, avec l’électronique mise au point avec l’IRCAM (Carlo Laurenzi).
Le cycle qui dure environ une heure présente nombre d’ambiguïtés : le III Rémanences est censé rappeler des éléments des deux premiers, alors que c’est le II composé en dernier qui reprend des éléments du I et du III, la partie électronique simule en quelque sorte de l’électronique temps réel alors que ce n’en est pas, le cycle emploie de nombreux ‘leitmotifs’, des formules orchestrales qui réapparaissent au long du cycle, mais transformées, déguisées.
L’œuvre est exigeante pour l’orchestre, d’où l’emploi de plages électroniques dans II qui permettent un certain repos. On écoutera donc un I rythmé, un II plus hiératique et un III plus raffiné, éclaté en différents ensembles, aussi plus lyrique et spectral. Un « bémol » : Philippe Hurel déclare que l’emploi de l’électronique permet de sortir de « l’impasse stéréophonique », alors que les hauts-parleurs étaient disposés en cercle derrière l’orchestre, ce qui ne spatialise pas vraiment le son, mais c’eut été certainement différent à la Philharmonie par exemple.
Ce concert est diffusé lundi 8 juin sur France-Mu à 20 heures. On peut se familiariser avec l’œuvre grâce à la vidéo de création du III par le même excellent Jean Deroyer.