On espère que ce superbe CD va contribuer à redorer un peu le blason de Paul Hindemith auprès du public français.
5 sonates accompagnées par Alexander Melikov :
pour Althorn (Teunis van der Zwart)
pour violoncelle (Alexander Rudin)
pour trombone (Gérard Costes)
pour violon (Isabelle Faust)
pour trompette (Jeroen Berwaerts)
De la musique qui sonne souvent « alt Deutschland » mais qui apporte beaucoup de joies musicales. Certes, les œuvres d’Hindemith de musique de chambre ou pour petits ensembles font souvent penser à celles équivalentes de Martinu : nombreuses, habiles, plaisantes, bien écrites, tendance « néoclassique motorique », mais ne comprenant pas de chef d’œuvre bouleversant. Simplement une bonne humeur, une faconde, bien loin de l’image austère qu’on lui colle volontiers.
Le plus réjouissante est sans doute celle pour Althorn (cor d’harmonie). La prestation du soliste y contribue pour beaucoup, mais l’œuvre en 4 mouvements est enjouée, vivante et même assez exaltante. Le 4e mouvement commence par une lecture par les 2 instrumentistes successivement d’un texte d’Hindemith :
La sonate pour violoncelle est enjouée, rêveuse ; on appréciera la fougue et la maîtrise d’Alexander Melnikov au début du 4e mouvement par exemple.
Les autres sonates pour violon, trombone et trompette sont de la même veine, une sorte de nostalgie sereine.
Pour aller plus loin avec Hindemith, on ne parlera pas d’un des ses grands défenseurs, Rafael Kubelik (Mathis le Peintre…), dont on vient de recevoir d’ailleurs une 8e version des Métamorphoses symphoniques… mais on conseillera la superbe intégrale des 6 quatuors chez Pragadigitals par le défunt quatuor Kocian.