Orchestre philharmonique de Vienne – Leonidas Kavakos – Christoph Eschenbach – Brahms – Concerto pour violon – Symphonie n°1
On y allait un peu suspicieux, l’écoute rapide de ce concerto pas ce soliste et Chailly nous ayant laissé un peu mitigé. Ce fut une merveille. Comme on peut le voir, le soliste (1967*) a une allure plutôt atypique. Si sa projection sonore n’est pas extraordinaire et si l’on a pu entendre finale plus échevelé, ce fut un bonheur musical rare : justesse, sens du rythme, du phrasé, élégance et suprême beauté de son jeu. Le soliste est d’un calme absolu, se tournant vers l’orchestre quand il n’avait pas à jouer et même accompagnant pendant quelques mesures les premiers violons à l’unisson. Il donna 2 bis remarquables. L’orchestre entier le félicita, mais cela devient la norme : si cette fois c’était ô combien mérité, on finira par être gêné quand un orchestre n’applaudira pas un soliste ! On aimerait l’entendre bientôt également à la baguette. cf. son site.
L’orchestre philharmonique de Vienne était bien sûr magnifique, même si on aimerait l’entendre dans une salle avec plus de projection sonore. Il était disposé à « l’ancienne », 2nds violons à droite, puis altos, violoncelles au milieu et contrebasses au fond à gauche. Cf. une interview d’Herbert Blomstedt à propos de la disposition de l’orchestre. On eut droit à une très belle interprétation de la 1ère de Brahms, lecture d’un grand soin de la part de Christoph Eschenbach, traditionnelle, avec des timbales qui n’étaient pas pour une fois tonitruantes. Certes, on a en mémoire les grands « arcs » interprétatifs de certains anciens, mais le discours n’était pas morcelé, avec un 2e mouvement champêtre à souhait. Il y avait des micros, peut-être cela sera-t-il retransmis un jour ?