J’avais eu l’occasion de louer deux précédents CDs d’Ophélie Gaillard (R. Strauss et Bloch), j’avais été moins enthousiasmé par son dernier consacré à Boccherini – mais c’est un compositeur qui ne me parle généralement pas.
J’avais vainement cherché ce double album sur les plateformes : il ne paraissait qu’aujourd’hui, et, ce faisant, je suis tombé sur un CD de sonates de Vivaldi qu’elle avait enregistré en 2006 quand ce blog n’existait pas encore : une révélation. C’est d’un tel naturel et d’une telle éloquence ; même si cela n’a rien à voir, je me rappelais mon éblouissement quand j’avais acquis il y a près de quarante ans les sonates de Bach par Pierre Fournier & Zuzana Růžičková…
J’ai eu entre temps l’opportunité de rencontrer Ophélie Gaillard (interview).
Le programme du présent album est donc copieux et varié : quatre concertos pour violoncelle ou violoncelle piccolo, un pour deux violoncelles, pour violoncelle et basson, pour deux violons et deux violoncelles, le tout entrecoupé de deux airs et d’une Sinfonia.
Si l’on a une idée générale de la musique de Vivaldi aiguë et brillante, le livret rappelle opportunément qu’il n’a pas moins composé une centaine d’œuvres au basson et au violoncelle.
On retrouve ici les même qualités de la soliste que pour l’enregistrement précédent, avec ici en plus son ensemble Pulcinella, au diapason, si l’on peut dire, de ses qualités sonores, d’articulation et de phrasé si chantant. Passages introspectifs et mouvements bondissants alternent avec bonheur. On passe effectivement sans cesse de l’ombre à la lumière.
En plus, la clarté de l’enregistrement permet de ressentir l’écoute mutuelle de ces excellents musiciens.
Des moments d’évasion bienvenus en ces temps de confinement !