Une brève recension de trois disques reçus récemment.
Bach & co – Les Accents – Thibault Noally
Des concertos autour de Bach et du violon :
Johan David Heinichen (1683-1729) – Concerto pour violon et hautbois en do mineur
Georg Philipp Telemann (1681-1767) – Concerto pour violon et traverso en mi mineur
Johann Sebastian Bach (1685-1750) – Concerto pour violon en sol mineur
Johann Gottlieb Graun (1703-1771) – Concerto pour violon et flûte à bec en do majeur
Christoph Förster (1693-1745) – Concerto pour violon en sol mineur
Johann Friedrich Fasch (1688-1758) – Concerto pour violon et hautbois en ré mineur
Johann Sebastian Bach – Concerto pour violon en la mineur
Georg Philipp Telemann – Concerto pour deux violons en do majeur
Ce disque est un vrai bonheur, il mêle à 2 célèbres concertos de Bach 2 de Telemann (pour traverso et pour 2 violons) et des œuvres moins connues de Heinichen, Graun, Fash et Förster (1ère mondiale).
C’est devenu un plaisir dorénavant d’écouter les ensembles jouant à l’ancienne (voir par exemple le récent Schubert du Concentus musicus). Plus de minauderies ou de soufflets intempestifs, mais une lecture engagée, juste d’intonation, tantôt poétique, tantôt fiévreuse de ces concertos avec violon. Bien sûr Bach et Telemann dominent le lot, mais l’écoute de ce disque amène la joie de vivre sur toutes ses plages.
Un grand bravo à Thibault Noally et aux Accents.
O carta amorosa ! – Françoise Masset – La Gionnina
Un florilège de cantates italiennes : Melani, Frescobaldi, Stradella, Gesualdo, Marcello, Monteverdi… avec deux « intrus » : une petit pièce dans le même style de « lettre chantée » de la compositrice Cécil Chaminade et un cycle de six pièces du chanteur / compositeur Vincent Bouchot sur des textes de Miche Butor intitulés « Twitter ».
Ces « lettres chantées » m’ont paru superbement et chantées et dites par Françoise Masset, jusqu’à la fameuse Lettera amorosa de Monteverdi. Les pièces de Vincent Bouchot reprennent le même instrumentarium (Nanja Breedijk, harpe triple et Rémi Cassaigne, théorbe). La clarté et la souplesse de la chanteuse les mettent très bien en valeur. Un très beau disque.
Gabriel Sivak – La Patience
Un disque à part que cette anthologie de la musique – vocale – du compositeur franco-argentin Gabriel Sivak. La première pièce commence avec de nombreux bruitages et un chœur d’enfants – on pense fugacement à Ancient voices of chidren de Georges Crumb. Les différentes pièces :
La patience – Commande de l’institut français d’art chorale – Chœur d’enfants de Bourg La reine et quatuor à vents du C.R.R. de Paris / Direction : Emmanuèle Dubost et Aude Glatard
Voyelles – Commande de la Maîtrise de Radio France – Anciennes chanteuses de la Maîtrise de Radio France / Piano, Agnès Bonjean / Direction Emmanuèle Dubost
The loveless land – Soprano : Maya Villanueva / Ténor, Pierre Antoine Chaumien / Piano, François Henry
Tres instantes Oníricos – Commande de Patrick Langot, Maya Villanueva et Romain David
Le raboteur de nuages – Commande de Chœur en scène – Chœur en scène sous la direction d’Emmanuèle Dubost / Nadia Ratsimandresy, Ondes Martenot / Florence Bourdon, harpe
Deux pièces pour chanteur de Slam et Orchestre – Commande de l’Orchestre de Picardie / Textes : Ganji / Direction : Arie Van Beek / Ganji : Chant
La musique de Gabriel Sivak est généralement onirique, avec une écriture chorale très « française », claire et limpide (Voyelles).
D’ailleurs une des œuvres s’intitule « Trois instants oniriques », d’une écriture plus sophistiquée, qui rejoint la première pièce Patience dans sa recherche d’atmosphères inouïes.
(On appréciera comme à l’accoutumée la beauté de la voix de Maya Villanueva). Une courte, mais très belle deuxième pièce pour chœur « Le Raboteur de nuages ». Je vous laisse juge des 2 pièces pour chanteur de slam, mais ce CD révèle de singulières beautés.