Je ne sais où cette édition va se terminer !
Commençons par le volume 27 « Catharsis » :
Philippe Gaubert (1879-1941) : Sonate pour flûte et piano No. 1 (1917) - Médailles antiques, pour flûte, violon et piano (1916) Jacques Ibert (1890-1962) : Noël en Picardie (1914) Déodat de Séverac (1872-1924) : Sous les lauriers roses (1919) Amaury Breyne, piano Pierre Pouillaude, flûte Yasmine Hammani, violon
La Sonate de Philippe Gaubert apparaît fréquemment au répertoire des flûtistes. Charmeuse et légère, elle est ici interprétée avec une belle sensibilité par Pierre Pouillaude et Amaury Breyne ; très belles Médailles antiques, pour flûte, violon et piano également.
Le Noël en Picardie d’Ibert est une œuvre intrigante, presque minimaliste, très bien défendue par le pianiste (elle apparaît dans le volume 25 de la collection dans une transcription pour cordes).
Reste la pièce de de Séverac où je préfère la lumière du piano de Billy Eidi (Timpani) au son un peu grêle du Steinway de 1906 utilisé ici.
Le volume 26 s’intitule « Romance de guerre »
Philippe Gaubert (1879-1941) - Sonate pour violon et piano (1915) Blair Fairchild (1877-1933) - Sonate pour violon op. 43 (ca 1919) Edward Elgar (1857-1934) - Sonate pour violon op. 82 (1918) Benjamin Dale (1885-1943) - Prunella Andante grazioso op. 10 (1916) Steven Vanhauwaert, piano Ambroise Aubrun, violon
La Sonate de Gaubert est de facture classique, un peu surannée – Gaubert étudia le violon avant la flûte.
L’américain Blair Fairchild figure à ce programme car il était, nous dit l’excellente notice, l’animateur du Comité Franco-Américain fondé par les sœurs Boulanger pour venir en aide aux diplômés de composition du Conservatoire, aides dont bénéficiera même Erik Satie. Sa Sonate est moins classique que la précédente, avec quelques influences ravéliennes d’où une écriture rythmique plus élaborée. Une bien belle œuvre, notamment un adagio très prenant.
La Sonate d’Elgar a un aspect un peu salonnard mais c’est un chef-d’œuvre comportant de superbes épisodes. On trouvera plus d’accents par exemple chez Lydia Mordkovitch, je trouve pourtant le classicisme d’Ambroise Aubrun (et de Steven Vanhauwaert déjà rencontré au sein de cette collection) mieux en situation. Le programme se termine avec une courte pièce de Benjamin Dale, compositeur anglais qui, se trouvant en Allemagne en 1914, fut fait prisonnier et écrivit cette charmante pièce en captivité.
Superbes interprétations.