Musica Universalis : Cavanna, Dalbavie, Dutilleux, Messiaen
Ce concert de Musica Universalis du 15 janvier était donné en hommage à Henri Dutilleux.
En l’absence de Kanako Abe, il était présenté par Régis Campo. La compositrice Betsy Jolas était présente et nous dit quelques mots sur Henri Dutilleux.
Comme toujours, Musica Universalis proposait un beau programme varié pour ce concert d’une heure environ. Le conservatoire Paul Dukas du XIIe arrondissement n’est pas idéalement situé du point de vue des transports, mais on ne saurait trop conseiller aux parisiens de s’y rendre, vue la qualité des interprètes ; rappelons que ces concerts sont gratuits.
Programme :
Henri Dutilleux (1916-2013) – Au gré des ondes pour piano (1946)
Henri Dutilleux – Sonatine pour flûte et piano (1943)
Olivier Messiaen (1908-1992) – Louange à l’éternité de Jésus pour violoncelle et piano (Quatuor pour la fin du temps)
Marc-André Dalbavie (1961*) – Elégie pour flûte (1990)
Henri Dutilleux – 3 strophes sur le nom de Sacher pour violoncelle (1982)
Bernard Cavanna (1951*) – Goutte d’or blues pour saxophone soprano et bande (1984)
Henri Dutilleux – Choral et variations de la Sonate pour piano (1948)
Citons les excellents interprètes de ces œuvres :
Mihi Kim, flûte
Carl-Emmanuel Fisbach, saxophone
Matthieu Lejeune, violoncelle
Emmanuelle le Cann, Wenjiao Wang, piano
Si l’on préfère le Dutilleux « mature » comme celui des Trois strophes, sa Sonate pour piano est une œuvre majeure, et l’extrait entendu fut sublimé par le jeu magnifique d’aisance, de couleurs et de maîtrise de la pianiste Wenjiao Wang. Citons la très belle lecture des Strophes par Mathieu Lejeune (cf. le dernier enregistrement d’Emmanuelle Bertrand)°, la volubile Élégie de Marc-André Dalbavie avec ses trois notes espiègles de la fin et l’impressionnant Goutte d’or blues de Bernard Cavanna pour saxophones soprano et sopranino et bande magnétique (composée d’un ensemble de 12 saxophones).
Prochain concert le 19 février : « Génération 60 »
° : une anecdote rapportée par Régis Campo : la violoncelliste Barbara Marcinkowska habitait l’Île-Saint-Louis et se trouva un jour à la boulangerie en compagnie de Dutilleux devant la seule baguette restante. Elle lui demanda si elle pouvait avoir la partition des Trois strophes qui étaient en fait encore à l’état d’épreuve. Dutilleux la lui envoya en se déclarant heureux de cette rencontre sous l’hospice d’une « baguette magique »…