Mozart par Juan Diego Florez
Je reçois coup sur coup deux récitals de deux stars publiés chez Sony : Jonas Kaufmann dans des airs d’opéras français et le ténor belcantiste Juan Diego Flórez dans Mozart. Le premier ayant été abondamment commenté et loué et, faute de temps, j’ai penché mes oreilles sur le second (qui sera à Paris le 12 novembre).
Idomeneo, K. 366, Act II Scene 3: Fuor del mar Die Zauberflöte, K. 620, Act I Scene 4: Dies Bildnis ist bezaubernd schön Il re pastore, K. 208, Act I Scene 3: Si spande al sole in faccia Don Giovanni, K. 527, Act II Scene 10: Il mio tesoro intanto La clemenza di Tito, K. 621, Act I Scene 4: Del più sublime soglio - Act II Scene 12: Se all'impero, amici Dei Così fan tutte, K. 588, Act I Scene 12: Un'aura amorosa Die Entführung aus dem Serail, K. 384, Act III Scene 3: Ich baue ganz auf deine Stärke Don Giovanni, K.527, Act I Scene 14: Dalla sua pace Concert Aria, K. 431 (425B): Misero! O sogno... Aura che intorno spiri
Le désormais célèbre ténor péruvien de 44 ans – 4 ans de moins que Kaufmann -, Juan Diego Flórez, non seulement aborde pour la première fois Mozart en studio, mais n’a encore jamais joué de rôle titre mozartien sur scène (Un Don juan serait planifié dans le rôle de Don Ottavio). Plutôt curieux d’écouter ce disque, quand on a dans ses vieilles oreilles les Wunderlich, Dermota et consorts, qui plus est dans une version ‘à l’ancienne’ avec l’ensemble La Scientilla, lié à l’Opéra de Zurich et le chef Riccardo Minasi, par ailleurs chef d’orchestre du Mozarteumorchester de Salzbourg et “Artist in Residence” à la Elbphilharmonie de Hambourg.
L’accompagnement d’abord : on a évidemment des cuivres « coruscants », des timbales pétantes au détriment d’un manque de volume sonore des cordes, mais on gagne en alacrité et comme d’habitude la prise de son de l’orchestre est suffisamment réverbérée. Mais le chef sait obtenir des nuances très efficaces.
Si l’on prend comme exemple l’air de Don Ottavio de l’acte II de Don Juan, on est frappé par l’aisance vocale, la couleur quasi italienne de la voix ; pas de complexe à avoir vis-à-vis des Ciepi, Waechter ou autres Alva par exemple, bien au contraire. L’accompagnement est aussi vivant que nuancé, la ligne vocale superbement conduite et le timbre solaire. Même impression pour le Dalla sua pace du même Ottavio. Encore plus épatant, l’air de Tamino de la Flûte « Dies Bildnis ist bezaubernd schön » magnifique d’animation, de conduite de la ligne de chant et bien sûr de beauté de timbre. Prestation équivalente dans les opéras « italiens », avec quasiment jamais de tic belcantiste.
Le disque se termine avec l’air de concert K. 431 Misero! O sogno… Aura che intorno spiri. où, outre les vocalises, on retrouve son art de la respiration et de la projection du son. Pour moi, un magnifique récital mozartien.