Marc-André Hamelin – Un grand pianiste – A great pianist
Marc-André Hamelin – Un grand pianiste – A great pianist
La carrière de ce pianiste exceptionnel de 53 ans semble prendre son envol : on a eu la chance de l’entendre ce matin au Théâtre des Champs-Élysées dans un programme épatant : Bach-Busoni – Prélude et fugue en ré majeur BWV 532 Ravel – Gaspard de la nuit Liszt – Sonate en si mineur On craignait un peu ce récital : on avait certes entendu certains de ses CD, souvent dans des répertoires peu fréquentés, mais connaissant des pianistes du type CK ou JD (je laisse deviner), on a eu peur de se trouver devant un instrumentiste à la virtuosité hors normes, au répertoire infini et ne pas entendre une note de musique… Et bien non ! Certes dans le Prélude et fugue, de la note il y en a, le prélude fait d’ailleurs plus Busoni que Bach, mais la fugue était sidérante, de polyphonie évidemment. Suit Gaspard : Ondine est liquide à souhait, le tout joué sans aucune faute de goût, tout en pudeur. Le Gibet est hypnotique. C’est un des rares pianistes à faire preuve du maximum de concentration non pas dans les passages virtuoses, mais dans ceux où l’on doit faire la différence entre un pp et un ppp… une petite réserve pour Scarbo où l’on aimerait que ce soit plus organique plutôt qu’organisé en -superbes – séquences. Après tout ça, l’air de rien, il s’attaque à la Sonate de Liszt… C’est au niveau des plus grands : un des rares à parfois organiser le discours autour d’une troisième voix souvent escamotée, sans que cela soit d’aucune façon maniérée. Du grand beau son, du beau piano (le Steinway de concert tenait bien), une superbe matinée qui valut à l’artiste une quasi standing ovation. À quand un appareil permettant de refouler les tousseurs potentiels et quand est-ce que les personnels arrêteront de faire du bruit en coulisses (ce n’est pas la première fois dans ce théâtre…). Bref, plus un pianiste « à suivre » mais à thésauriser ! |
The career of this exceptional pianist (53 yo) seems to be taking off : we had the chance to hear himthis morning at the Théâtre des Champs- Élysées in an superb program : Bach- Busoni – Prelude and Fugue in D major BWV 532 Ravel – Gaspard de la nuit Liszt – Sonata in B minorI was a little bit afraid coming to this recital : we had heard some of his CDs, often in less popular directories, but knowing some ‘circus’ pianists, I was afraid of being in front of an instrumentalist of outsized virtuosity, infinite directory and not to hear a note of music …Well no ! Certainly in the Prelude and fugue, there are notes there , the prelude is maybe more Busoni than Bach , but the fugue was staggering.Gaspard follows : Ondine is liquid at will , all played without any bad taste. The Gibet is hypnotic. He is one of the few pianists to show the maximum concentration not in the virtuoso passages, but in those where one must distinguish between pp and ppp … a small reserve for Scarbo: it could be more organic rather than organized in – beautiful – sequences.After all that, the air of nothing , he attacks the Liszt Sonata … He is there at the greatest pianism level: one of the few to organize the lecture around a third voice often retracted, without being in any way mannered. A beautiful big sound, beautiful piano: a beautiful morning that earned the artist an almost standing ovation. When will a device appear for discharging potential coughing people and when theater emplyees will stop making noise in the background (this is not the first time in this theater…). In short, a pianist no more » forward » but to hear ! |