Un disque quasi familial et de terroir : Geneviève Thiébaut – co-directrice de la valeureuse maison d’édition Triton – est d’origine ardennaise, amie des deux protagonistes : l’organiste et compositeur Christophe Marchand et son interprète – et ancien professeur – Pascale Rouet – de Charleville-Mézières également, et le tout est enregistré en la basilique de Mézières (entre parenthèses ce qui est originaire de Mézières se nomme macérien).
Le CD s’intitule « musiques en miroirs » en référence aux 1 000 m2 de vitraux de la basilique signés René Dürrbach – un deuxième livret en propose de superbes photos.
Le style de la musique de Christophe Marchand est très ambigu : il mêle syntaxe contemporaine tout en faisant référence en permanence aux grands anciens. Ainsi, dans sa Sonate « À travers les étoiles »(2015), fait-il référence aussi bien à 2001, L’odyssée de l’espace, Interstellar ou Gravity qu’aux Toccatas et Préludes de Bruhns ou Buxtehude.
On notera trois très belles « Orchésographies » basées sur des ostinati, mais inspirées de danses de la Renaissance. Le reste du programme entremêle musiques du passé et écriture moderne, comme l’Étude n°4 « dans l’héritage des toccatas pour l’élévation qu’affectionnaient les compositeurs baroques d’Italie ou d’Allemagne du Sud (Frescobaldi, Salvatore, Kerll, Froberger) » ou encore Le songe de Jan Pieterszoon Sweelinck (2014). Enfin les Trois danses macabres dédiées au professeur de Christophe Marchand , François Leclère (natif de Charleville), viennent confirmer le solide métier de ce compositeur.
N’ayant pas d’extrait de ce CD à proposer, et les deux protagonistes ayant déjà interprété des œuvres de Régis Campo, voici Pascale Rouet dans son Cappricio.