Les nuits romantiques de Nohant – Pascal Amoyel – Jean Piat
Une belle image de complicité entre ces deux artistes, l’un entame sa quarantaine, l’autre fêtera ses 90 ans dans un peu plus de deux semaines, l’un rêvait d’être acteur, l’autre pianiste…
Jean Piat commence comme s’il venait de quitter le public deux minutes auparavant et sa présence s’impose tout naturellement. Il prend à partie son public et nous fait un superbe numéro d’acteur alors qu’il ne fera ‘que’ lire assis des missives – avec humour – ou des poèmes des figures du romantisme : Liszt, Marie d’Agout, Musset, Sand, etc. Quelle voix, quel style, quelle légèreté, comme de la politesse : on est sous le charme.
Pascal Amoyel interprète la Polonaise héroïque, la Romance de Schumann, Funérailles et Danse macabre, pour finir tous les deux avec la déclamation de À Ninon de Musset sur une valse de Chopin, moment merveilleux où l’on sent l’attention portée par l’acteur à la musique en « calant » son récit sur celle-ci. Inutile peut-être de rappeler encore l’effet produit par P. Amoyel (qui avait ce soir un très bon Yamaha) : par exemple la dernière partie de Funérailles : le rythme, jamais mécanique, est posé, inexorable, au bout de 2 ou 3 notes, le crescendo apparaît sans que l’on s’en rende compte et le son vous submerge comme une grande vague, c’est presque une expérience mystique.
À la fin, ses fameux happy birthday « à la manière de », que l’on avait entendu déjà dans « Le pianiste aux 50 doigts« , mais qui furent créés pour ce spectacle (1998). Pascal, à quand des « à la manière » d’Olivier, György ou Pierre ? 😉
Une superbe soirée au Théâtre de Paris, jusqu’au 21/9.