Leonidas Kavakos et Yuja Wang à la Philharmonie
On avait eu le bonheur de découvrir ce violoniste atypique l’an dernier. Les deux comparses se produisaient hier dans le cadre de la série « Piano 4 étoiles ».
Leoš Janácek - Sonate pour violon JW.7/7 Franz Schubert - Fantaisie en ut majeur pour violon et piano, op. 159, D. 934 Claude Debussy - Sonate pour violon et piano Béla Bartók - Sonate pour violon et piano n° 1
Quelques remarques :
- On se demande au départ (réverbération du violon) si cette salle est vraiment faite pour la musique de chambre… mais on s’y fait vite.
- Le fait d’avoir une virtuose comme « accompagnatrice » ne saurait nuire (pouvoir jouer certains passages véloces plein de notes tout en restant dans une nuance piano).
- Sur Youtube il a une ribambelle de fakes annonçant ce concert d’hier alors qu’il n’y avait ni micros ni caméras.
- La sonorité du piano paraissait un peu terne, Yuja Wang faisait la moue en saluant et un accordeur dut intervenir à l’entracte.
- C’est vraiment un duo « constitué » : ils se regardent à peine tout du long.
Ce violoniste de 49 ans est un cas à part : une sonorité magique dans ses sons filés, un calme olympien, mais une attitude presque étonnée avant d’aborder une nouvelle phrase, comme un peintre en improvisation qui observe l’effet de l’ajout d’une nouvelle couleur de sa palette.
Quelques commentaires rapides puisque ce n’était pas enregistré : une sonate de Janacek très bien rendue, manquant peut-être un peu d’âpreté. Une introduction lente de la Fantaisie de Schubert magique, surtout un Debussy magistral. L’archet de Kavakos est parfois à la limite de l’audible dans certaines notes mais il ensorcelle. Pour finir, une sonate de Bartók, œuvre très riche, où cette fois le piano sonnait très bien, avec un 3e mouvement endiablé.
A noter que Leonidas Kavakos développe parallèlement une intense activité de chef d’orchestre ; on a hâte de l’entendre.
Cette vidéo reflète bien le style des deux artistes.