J’avais eu l’occasion d’écouter et de rencontrer rapidement Alexander Sitkovesky au Festival de musique de chambre de Jerusalem, épaté par sa prestation dans la sonate pour deux violons de Prokofiev. Né en 1983 dans une famille musicienne, neveu du violoniste Dmitry Sitkovetsky, il a cofondé il y a quelques années un trio éponyme, avec Wu Quian au piano et comprend, depuis 2019, le violoncelliste Isang Enders.
Ils ont déjà quatre CDs à leur actif. L’avant-dernier, apparemment le 1er d’une intégrale des trios de Beethoven est magnifique et pourrait devenir une nouvelle référence supplémentaire. Le dernier en date couple le Trio de Ravel (1914) avec le 2e de Saint-Saëns (1892). One ne sait que louer : beauté des sonorités, impression de liberté de lecture malgré un sens du rythme assuré, clarté – quel Pantoum ! On admire le piano de Wu Quian ; en exagérant on pourrait dire qu’on n’entend qu’elle, non pas par manque d’équilibre sonore entre les trois instrumentistes, mais par la qualité de son toucher, notamment dans les aigus et sa verve permanente. Moins connu, le deuxième trio de Camille est une œuvre superbe, malgré quelques longueurs que les trois compères font oublier.
Un grand trio est né.
Ci-dessous une jolie illustration du Pantoum :